Un des principaux inconvénients des voitures électriques a toujours été le temps de recharge. S’il suffit de quelques minutes à peine pour faire le plein d’un véhicule diesel ou essence, une auto à watts a besoin d’un délai beaucoup plus long pour récupérer l’énergie de la batterie. Toutefois, depuis l’apparition des bornes rapides, ce temps d’attente commence à se réduire considérablement. La durée de recharge dépend alors surtout de la solution choisie et des capacités du véhicule.
Quels sont les facteurs qui influencent le temps de recharge ?
Selon le mode de recharge et le véhicule à charger, de nombreux facteurs peuvent avoir des impacts sur le temps de recharge et avoir tendance à réduire ou au contraire, à rallonger le délai d’attente. Parmi ces paramètres figure tout d’abord la puissance délivrée par le dispositif de recharge. Toutes les bornes n’ont pas les mêmes capacités. Une prise domestique se contente de libérer 2,3 kW tandis qu’une prise renforcée atteint les 3,2 kW. Les Wallbox quant à elles se montrent les plus performantes en annonçant des puissances de 3,7 kW, 7,4 kW, 11 kW et 22 kW.
Toutefois, l’usage de ces bornes puissantes n’est pas toujours utile étant donné que la durée de la recharge relève aussi de la capacité du chargeur embarqué par le véhicule. S’il ne tolère que 7,4 kW, il n’est pas nécessaire de le brancher sur une Wallbox de 11 kW, car la puissance sera toujours bridée à 7,4 kW.
La taille de la batterie a également toute son importance. Il va de soi que les voitures munies d’un pack de batterie de haute capacité se rechargeront plus lentement que celles dotées d’un petit accumulateur. À titre illustratif, une Renault Twingo e-tech équipée d’un petit pack de 22 kWh n’a besoin que de 1h44 pour passer d’un niveau de charge de 20 à 80% avec une Wallbox de 7,4 kW alors que la Renault Zoé avec une batterie de 50 kWh doit disposer de 4h15.
Le câble de recharge entre aussi en ligne de compte. Il peut avoir un effet « entonnoir » s’il n’est pas adapté à la borne utilisée. Brancher un câble supportant au maximum 3 kW sur une borne de 7 kW a pour effet de « brider » la recharge.
En dernier lieu, il se peut aussi que les conditions climatiques influencent le délai de recharge. Fonctionnant avec des plages de température, la batterie peut cesser de fonctionner durant les périodes de forte chaleur et lorsque son système de refroidissement ne parvient plus à faire baisser la chaleur. A contrario, durant les périodes hivernales, il arrive aussi que la charge soit plus lente.
La durée d’une recharge selon la solution choisie
Le mode de recharge utilisé permet d’avoir plus ou moins une idée du temps d’attente lors du branchement d’une voiture électrique.
Pendant très longtemps, la prise standard a été privilégiée des électromobilistes, car elle est économique et facile d’usage. Toutefois, étant une solution extrêmement lente et peu sécurisée, elle a progressivement été substituée par les Wallbox et ne s’utilise plus que de façon ponctuelle et non permanente. Avec ce dispositif, recharger une voiture munie d’un pack de batterie de 40 kWh prend jusqu’à 19h et jusqu’à 23h45 pour une batterie de 50 kWh.
En alternative à la prise domestique, les industriels ont lancé la prise renforcée green’up qui se veut plus performante et sécurisée. Si une prise classique délivre 2,3 kW, la version renforcée peut libérer jusqu’à 3,2 kW en 14 A. La brancher sur une voiture avec 40 kWh de batterie prend 12 h30 et 15h30 pour un modèle avec 50 kWh de batterie.
Pour l’heure, les bornes de recharge restent la solution la plus plébiscitée pour récupérer l’énergie d’une voiture à watts à domicile ou au bureau. Elles fonctionnent en courant alternatif sur réseau monophasé ou triphasé. Toujours pour reprendre l’exemple de la batterie à 40 kWh, celle-ci se recharge entièrement au bout de 5h45 avec une Wallbox de 7,4 kW et 2 h en 22 kW. Quant à la version de 50 kWh, elle a besoin de 7h pour se régénérer avec une borne de 7,4 kW et 2h30 en 22 kW.
En parallèle aux bornes domestiques, il existe aussi les infrastructures de recharge publiques et rapides qui ont une puissance de 43 kW en courant alternatif AC et entre 50 et 350 kW en courant continu DC. Ces modèles sont les plus performants du marché et sont généralement disponibles sur les aires d’autoroute, dans les parkings des centres commerciaux ou dans les stations-service. Sur une version de 50 kW DC par exemple, il suffit de 15 minutes pour récupérer 100 km d’autonomie.
Comment faire pour ne pas consommer trop d’électricité avec une voiture électrique ?
Pour réduire au maximum les passages sur les bornes de recharge, les conducteurs doivent apprendre à gérer la consommation électrique de leur véhicule. La première astuce consiste à ne pas rouler trop vite en évitant les portions à grande vitesse comme les autoroutes. Dans la mesure du possible, il est préférable de privilégier les routes nationales.
Il est aussi préconisé de bien respecter les fourchettes de recharge. Les batteries au lithium-ion n’aiment pas être chargées à plus de 80% et être déchargées sous la barre des 20%. Cela nuit en plus à leur longévité.
Une autre méthode pour économiser sur l’énergie consiste à privilégier l’usage du frein régénératif lors de la décélération, car cela permet de récupérer l’énergie cinétique perdue au freinage. Dans la foulée, il vaut mieux bannir l’usage d’accessoires comme les coffres de toit qui nuisent à l’aérodynamisme et ne pas abuser de la climatisation et du chauffage qui sont particulièrement énergivores.
La pression des pneus doit également être vérifiée le plus régulièrement possible pour ne pas subir de pic de consommation électrique. Lorsque les pneus sont sous-gonflés, la batterie perd plus rapidement de l’énergie. Enfin, il est plus sage de ne pas trop surcharger le véhicule, car cela influence également sur son autonomie. Ne prendre que l’essentiel pendant les longues distances, à moins que les haltes régulières aux bornes de recharge publiques ne soient pas un inconvénient pour le conducteur.