612 000, tel est le nombre de bornes de recharge disponibles en France actuellement, incluant les bornes publiques et privées situées dans les parkings d’entreprise, chez les particuliers ou dans les copropriétés. Pour pouvoir récupérer l’autonomie de leur auto à watts, les électromobilistes ne sont pas contraints d’utiliser exclusivement les bornes. Il existe également d’autres solutions plus économiques pour le portefeuille.
1 – La prise domestique
Il y a plusieurs années, à une époque où l’électromobilité en était à ses balbutiements, il n’existait pas encore une profusion de solutions de recharge. Les véhicules électriques étaient équipés de petite batterie de 10 à 30 kWh de capacité énergétique et n’avaient pas besoin d’une alimentation électrique élevée pour récupérer leur autonomie. Se brancher à une prise domestique était alors largement suffisant. D’ailleurs, les constructeurs fournissent de série avec le véhicule des câbles adaptés à cette recharge. Cette dernière délivre une puissance de 2,3 kW avec une intensité qui n’excède pas les 10 A, soit l’équivalent d’un sèche-linge.
Au fil du temps, les voitures électriques ont commencé à s’équiper d’une batterie plus grande et la prise est devenue de plus en plus inadaptée. Le temps de recharge extrêmement long est pénalisant pour les utilisateurs. Il leur faut au moins 20 à 30 heures de charge d’affilée pour obtenir suffisamment d’autonomie. De plus, utiliser la prise domestique implique de nombreuses contraintes. Il est nécessaire de vérifier préalablement la compatibilité du réseau électrique. S’il n’est pas dimensionné de façon adéquate, la recharge engendre une surchauffe pouvant être à l’origine de gros sinistres. Le manque de sécurité constitue un des principaux inconvénients de la prise domestique. Un électricien spécialisé doit intervenir sur le réseau et vérifier la conformité de l’installation. Si celle-ci peut provoquer des risques, une remise aux normes est à réaliser impérativement avant d’envisager un branchement.
Par contre, s’il est question de recharger une voiture hybride rechargeable, la prise classique peut être suffisante. En effet, ce type d’engin se dote de petite batterie de 8 à 12 kWh qui lui permet de parcourir entre 20 à 60 km en mode zéro émission. Avec cette solution de recharge, une Peugeot 308 hybride rechargeable par exemple n’a besoin que de 3h16 pour passer d’un niveau de batterie de 20 à 80%.
2 – La prise renforcée
Étant donné les multiples inconvénients annoncés par la prise domestique, des industriels à l’instar de l’entreprise Legrand ont eu l’idée de créer une alternative plus rapide et plus sécuritaire, ce qui a donné naissance en 2014 à la prise renforcée. Connue aussi sous le nom de prise green’up, elle révèle le même design qu’une prise traditionnelle, à la différence qu’elle peut être équipée d’un volet verrouillable qui sécurise contre les utilisations non autorisées.
La prise green’up a l’avantage de déployer une puissance plus élevée par rapport aux versions classiques. Au lieu des 2,3 kW-10 A, elle est capable de fournir jusqu’à 3,2 kW soit 14 A en courant alternatif. Pour pouvoir offrir une telle performance, elle a été conçue avec des matériaux garantissant une meilleure conductivité et se dote d’un dispositif d’identification du câble branché. La recharge s’annonce plus rapide. S’il faut jusqu’à 25h00 pour faire le plein d’une Renault Zoé pourvue d’un accumulateur de 40 kWh, ce délai baisse à 18h00 avec la prise green-up.
La prise green’up est aussi très intéressante dans la mesure où elle est étanche et robuste. Elle ne craint pas les impacts mécaniques grâce à son indice de protection IK08 et n’est plus infiltrée par les projections d’eau et la poussière avec son indice IP66. L’équipement peut ainsi être installé en extérieur. Par ailleurs, le modèle Green-up Access proposé par Legrand se veut particulièrement innovant en fournissant une solution de contrôle à distance. Il est associé à une application qui donne la possibilité à l’utilisateur de suivre la consommation, d’arrêter ou de commencer une recharge ou de programmer l’heure des sessions.
3 – La borne de recharge ou Wallbox
Bien qu’elle soit plus sécurisée et performante qu’une prise classique, la prise renforcée demeure une solution d’appoint, à utiliser en situation d’urgence pour dépanner uniquement. En effet, la charge reste extrêmement lente et engendre un manque de confort pour l’utilisateur.
S’il souhaite gagner plus de temps tout en profitant d’une sécurité accrue, il a plutôt intérêt à privilégier l’usage d’une borne de recharge ou Wallbox. Il s’agit d’un boîtier électronique qui a été spécialement imaginé et conçu pour recharger les voitures électriques ou hybrides rechargeables. Son rôle est d’alimenter la batterie en courant électrique selon une puissance de charge bien définie qui peut être de 3,7 kW, 7,4 kW, 11 kW ou 22 kW en courant alternatif sur réseau monophasé ou triphasé. Les bornes rapides fonctionnent en courant continu et délivrent une puissance de 50 kW jusqu’à 350 kW. Étant donné leur capacité extrême, elles ne sont pas adaptées à un usage domestique.
La Wallbox est la solution la plus préconisée par les constructeurs, car elle est rapide et offre la meilleure protection. Elle est par exemple équipée d’un détecteur de fuites de courant qui empêche les risques d’électrocution. De plus, elle s’accompagne aussi des indices de protection IK et IP protégeant contre l’humidité, les chocs ou la poussière. Grâce à la borne de recharge, les utilisateurs ne perdent plus leur temps. Une Tesla Model 3 met par exemple 4h40 à se charger de 20 à 80% sur une unité de 7,4 kW contre 15h00 sur une prise domestique de 2,3 kW.
4 – Les bornes publiques
Les utilisateurs qui ne disposent pas de solutions de recharge à domicile ou à leur bureau sont contraints de se tourner vers les bornes publiques ou semi-privées. Il s’agit d’infrastructures gérées par les collectivités, les municipalités ou des entreprises que l’on peut retrouver dans les stations-service, sur les aires d’autoroutes, dans les parkings des centres commerciaux ou dans les lieux culturels et de loisirs. Pour pouvoir se brancher sur ces unités, il est nécessaire de disposer d’un moyen de paiement adapté ou d’une carte de recharge et d’être équipé d’un câble compatible. Le véhicule doit être muni d’un connecteur Combo 2 ou CHAdeMO. Le coût d’utilisation dépend de l’heure d’utilisation, de la carte de recharge utilisée et du type de recharge à savoir normale, accélérée ou rapide.