La batterie est le cœur de votre voiture. Comme lui, elle impulse l’énergie indispensable au fonctionnement de l’ensemble des organes fonctionnels, à commencer par le moteur, les équipements de sécurité, les éclairages, les éléments de confort et de façon générale, de tout ce qui différencie votre véhicule d’un inerte abri contre les intempéries. Certes, on pourrait objecter que les moteurs diesel n’ont pas besoin d’électricité pour fonctionner, mais l’époque héroïque des mécaniques que l’on démarrait à la manivelle est révolue depuis bien longtemps. Sans électricité, un démarreur, même en parfait état de marche reste obstinément muet. Voici pourquoi, pour ne pas rester cloué par la panne, il est essentiel, pour chaque pilote, de savoir reconnaître les signes précurseurs d’une prochaine défaillance, de cet auxiliaire indispensable.
Signal N°1 – Les démarrages difficiles
Le signal d’alerte, le plus, évidant du mauvais état de la batterie est, sans conteste, la difficulté à démarrer le moteur. De multiples raisons peuvent être à l’origine de démarrages laborieux. Toutefois, surtout pendant les périodes les plus froides de l’hiver, si le démarreur peine à entraîner franchement la rotation du moteur ou si son régime est manifestement trop lent, Il faut immédiatement se poser la question de la capacité de la batterie, à tenir la charge. Un simple examen du comportement du véhicule, peut apporter un début de réponse sur la mise en cause, ou non, de la batterie. Par exemple : votre moteur démarre difficilement à froid, le matin, mais le moteur ronfle au quart de tour, après avoir parcouru quelques kilomètres. Ce comportement met hors de cause un éventuel dysfonctionnement de l’alternateur (puisqu’il a rechargé normalement pendant ce court trajet), mais évoque une décharge anormale de la batterie durant la nuit. Il convient, dans ces conditions, en l’absence de fuite électrique accidentelle, de vérifier l’intégrité de la batterie. Ce contrôle peut s’effectuer à la maison, si vous possédez le matériel adéquat (assez onéreux), et le minimum de compétences requises. Il est cependant plus sûr d’avoir le diagnostic d’un professionnel, dont l’avis s’appuie sur une véritable expertise en la matière et pourra tester la capacité de la batterie à démarrer par contrôle de l’intensité délivrée.
Signal N°2 – Les déboires liés à l’âge
La date de fabrication est repérée sur l’accumulateur. Cette information prend généralement la forme d’une marque, d’un trou ou d’une coche sur l’année imprimée sur un autocollant (une plus grande précision n’est pas nécessaire.). Sachant que la durée de vie moyenne d’une batterie est 4 ou 5 années de bons et loyaux services, cela donne une idée assez précise de l’époque à partir de laquelle il est préférable de se montrer vraiment vigilant. Sauf si un accumulateur rend l’âme très vite, ne cherchez pas d’autre explication au phénomène que son usure normale, comme toutes les pièces constituant le véhicule. Dans cette situation, la vigilance consiste à effectuer de temps à autre, quelques vérifications simples permettant d’anticiper la panne sèche, potentielle source de déboires pouvant impacter plus largement la vie de l’automobiliste et de son entourage. Vous pouvez, par exemple, employer la méthode suivante : après un parcours d’au moins ½ heure, laissez reposer le véhicule pendant un minimum de 2 heures. Mesurez, au terme de ce laps de temps, la tension de la batterie. Cette opération simple s’effectue à l’aide d’un petit appareil courant, bon marché (voltmètre ou multimètre), en respectant scrupuleusement la polarité (Câble rouge sur la borne positive « + », câble noir sur la borne négative de plus petit diamètre, repérée « – »). Dans ces conditions, pour une batterie de 12 V :
- La tension idéale est de 12,6 à 12,8 volts. Toute lecture inférieure indique une décharge (12,4 V = 75 %, 12,1 V = 25 %), mais on considère normale, une tension comprise entre 12, 3 et 13 Volts.
- Une tension inférieure à 12,3 V, est un signal d’usure plus ou moins avancée, il faut donc effectuer une recharge lente, sans exclure, à court terme, des difficultés de démarrage en situation difficile, comme les atmosphères très froides ou très chaude.
- Si la tension est inférieure à 12 V, la batterie est totalement déchargée. À partir de 11,9 V, des dégâts internes irréversibles commencent à s’opérer (sulfatation). La répétition de cette situation et le degré de la décharge accélèrent ce processus. Si, en ôtant les bouchons de la batterie (pour les batteries non scellées), vous observez de gros cristaux blancs entre les plaques de plomb et d’oxyde de plomb, pas d’autre solution, alors que le remplacement de la batterie, car les méthodes de désulfatation sont onéreuses et n’apportent, souvent, que des résultats décevants.
- Si la tension est supérieure à 13 V, il est prudent de faire vérifier le circuit de l’alternateur, car les surcharges répétées, dommageables pour la batterie, peuvent être provoquées par un dérèglement du régulateur de charge, intercalé entre l’alternateur et la batterie.
Signal N°3 – Les traces de corrosion sur les bornes
Le sulfatage des bornes (dépôts blancs), est un signe de vieillissement de la batterie. Dans ces conditions, le nettoyage, même parfaitement appliqué, n’empêche pas la reformation rapide de corrosion. Si la seule borne positive est concernée, on peut invoquer d’autres raisons. Sur les batteries d’automobiles, la borne positive est généralement protégée par un couvercle. Sage mesure de protection contre les chocs électriques, mais génératrice de condensation entretenant une humidité permanente de la connexion. De ce fait, elle est, certes, moins en contact avec les composants corrosifs de l’atmosphère extérieure, mais retient et concentre ceux provenant de la batterie elle-même. Son oxydation peut être un signe d’émanation anormale de vapeurs du liquide électrolytique. Il faut, ensuite, s’intéresser, une fois encore, à la mesure de tension, mais avec le moteur en fonctionnement cette fois, car une batterie trop chargée chauffe et son électrolyse s’évapore par ébullition. Pour les batteries scellées, une inspection visuelle de l’ensemble de la surface extérieure peut révéler des microfissures, certainement dues à une pression excessive sous l’effet de courts-circuits internes. Ce genre d’incident est souvent doublé du dégagement d’une odeur, insoutenable, d’œuf en putréfaction. Dans ce cas, déposez rapidement la batterie, pour éviter la corrosion des pièces mécaniques environnantes.
Signal N° 4 – Les dépôts noirs, sur les bornes positives ou négatives
La présence de traces noires sur les bornes est un signe de portée incorrecte de la surface de connexion. Le plus souvent, les cosses sont desserrées, ce qui provoque des micro-étincelles brûlant le lubrifiant ou les saletés environnantes. Il faut impérativement remédier à ce problème, sans gravité dans un premier temps, mais pouvant compromettre, à terme l’intégrité de la batterie. La solution est très simple : démontage des cosses, contrôle de leur état (une cosse crénelée, dentelée ou dont la surface de contact est cratérisée, doit être remplacée.), grattage, nettoyage des surfaces de contact et remontage, en appliquant une couche de lubrifiant adaptée sur l’ensemble (vaseline, huile ou graisse spéciale). Les dépôts verdâtres apparaissant quelquefois sur les cosses en cuivre ou en laiton (vert-de-gris), ne sont pas alarmants, mais doivent être traités de la même façon.
Signal N° 5 – Baisse de l’éclairage
Lorsque le moteur est éteint, phares allumés, il est normal que l’intensité du faisceau lumineux baisse. En effet la tension électrique, entretenue autour de 13 volts sous l’effet de l’alternateur, baisse instantanément à 12,6 V, pour une batterie en bon état. Si la batterie est faible, la baisse de luminosité sera immédiatement beaucoup plus marquée et la tension chutant très rapidement, elle continue à décroître de façon perceptible à l’œil nu. Lorsque la batterie est très sulfatée, Insister peut la vider en quelques minutes seulement, privant ainsi toute chance de redémarrage du moteur. Cette décroissante de la puissance électrique émise par la batterie est tout aussi perceptible sur le fonctionnement des autres équipements consommateurs, comme les essuie-glaces, l’avertisseur sonore, les lève-vitres, etc.
Signal N° 6 – Le voyant de batterie s’allume au tableau de bord
Logiquement, ce voyant devrait être le premier signal d’alerte d’une batterie en fin de vie. On peut donc s’étonner de le voir disposé en toute fin de la liste. Il occupe cette position, car l’alarme rouge représentant une batterie schématisée, est une indication d’arrêt immédiat impératif du véhicule, situation rarement justifiée par un simple incident de batterie. Ce voyant s’allume normalement, dès que le contact est activé, puis doit s’éteindre dès que le moteur tourne. Il ne se rallume en route que lorsque la recharge de la batterie n’est plus assurée, qu’elle qu’en soit la cause. Cette défaillance peut avoir plusieurs origines :
- Défaut d’alternateur. Un alternateur ne débitant plus n’est, en principe, pas réparable. Il doit être remplacé.
- Défaut de régulateur, le régulateur est un petit appareil électronique, généralement placé derrière l’alternateur, qui limite la tension de courant à une valeur supportable par la batterie. En cas de défaut, le régulateur, démontable, peut être remplacé en pièce détachée. Il est malheureusement quelquefois intégré à l’alternateur. Dans ce cas, il faut remplacer l’ensemble.
- Courroie d’accessoires desserrée. Lorsqu’elle est trop lâche, la courroie ne remplit plus correctement ou de façon continue sa mission d’entraînement des accessoires. Avant d’en arriver à cette extrémité, elle fait bruyamment sentir son malaise, en émettant un fort sifflement aigu à chaque accélération du régime moteur. Au premier de ces signes et avant même que le voyant ne s’éclaire, il est impératif de retendre la courroie, sous peine de casse moteur.
- Courroie d’accessoires cassée. La courroie d’accessoire entraîne l’alternateur, mais bien souvent aussi la pompe à eau. Sa rupture brutale est la cause la plus fréquente et la plus grave d’allumage du témoin de batterie. Si le moteur continue à tourner ainsi, sans circulation de liquide de refroidissement, dans le meilleur des cas, le joint de culasse se rompt à son tour et dans la pire des hypothèses, le moteur casse par serrage.
Les mesures préventives prolongeant la vie des batteries
La durée de vie d’une batterie ouverte est largement influencée par les soins réguliers que l’on apporte à son entretien. Dans tous les cas, l’automobiliste en évitera l’usure prématurée, en restant attentif au moindre signe d’affaiblissement de son l’efficacité. Quelques mesures simples, à la portée de chacun, peuvent sensiblement retarder l’apparition des premiers signaux de fin de vie de l’accumulateur :
- Veiller à toujours maintenir le bon niveau d’électrolyse. Pour une batterie à électrolyse liquide, le premier réflexe consiste à s’assurer du serrage correct des bouchons et du niveau d’électrolyse, qui doit toujours recouvrir les plaques (au moins 10 à 15 mm), sans ne jamais déborder sur la base du cylindre de remplissage. Ne rajoutez d’acide qu’en cas de fuite accidentelle, car une trop forte concentration en acide sulfurique est nuisible. Refaire le niveau consiste à seulement rajouter de l’eau distillée (jamais d’eau du robinet, trop chargée en minéraux et autres impuretés).
- Recharger régulièrement entre chaque utilisation. Surtout en saison chaude, il n’est ni nécessaire, ni très réaliste de vouloir maintenir le taux de charge à 100 %. Veillez, cependant à ce qu’il ne descende jamais en dessous de 60 %. La plupart des batteries modernes possèdent un voyant de contrôle visuel devant toujours resté au vert.
- Prévenir le gel. Une batterie chargée à 100 % et contenant un liquide électrolytique convenablement dosé (1,27 à 1,28 g/cm3 de densité en acide), est protégé du gel jusqu’à des températures ambiantes de -60 °C. Le point de congélation tombe à -7 °C, pour une batterie déchargée (densité en acide < 1,11 g/cm3). Généralement, une batterie gelée, difficilement récupérable, doit être changée. À ce propos, souvenez-vous que, dans le froid, la batterie n’a pas le temps de se recharger sur de courts trajets répétés.
- En cas d’arrêt prolongé du véhicule (> 3 mois), il est préférable de déposer la batterie et de la stocker verticalement, dans un local sec, ventilé et à température la plus constante possible (±15 °C). Le dépôt de poussières favorise les courants de fuite, donc l’autodécharge de la batterie. Il est donc utile de l’épousseter régulièrement.