Les électromobilistes bénéficient de plusieurs solutions pour recharger leur véhicule électrique à domicile. Un des moyens les plus simples et les plus économiques consiste à se brancher sur une prise domestique. Elle est accessible sans contraintes ni travaux, ce qui justifie son succès. Toutefois, il ne s’agit que d’un mode de recharge d’urgence, à utiliser à titre occasionnel. Le manque de sécurité peut être à l’origine de surchauffe ou d’accidents encore plus dramatiques.
La recharge à domicile d’une voiture électrique sur une prise domestique
Il y a une décennie de cela, la prise domestique était la seule solution couramment utilisée pour recharger une voiture électrique. À l’époque, les modèles étaient équipés de petite batterie et cette solution était largement suffisante pour récupérer l’autonomie. La Nissan Leaf était la première voiture 100% électrique commercialisée en grande série dans le monde avec une production qui démarre en 2010. Elle se contentait d’un accumulateur de 24 kWh soit 21,5 kWh de capacité utile et était pourvue d’un chargeur embarqué de 3,6 kW qui n’avait besoin que de 8 heures pour faire le plein sur le secteur de 230 V.
Progressivement, les voitures électriques sont devenues de plus en plus puissantes et autonomes. En effet, il était impératif pour les constructeurs d’augmenter la capacité de la batterie pour offrir un meilleur rayon d’action à leur auto. L’un des freins à l’essor de l’électromobilité concernait le manque d’autonomie. L’intégration de ces accumulateurs à haute capacité a changé la donne dans le domaine de la recharge. La prise domestique a commencé à être de moins en moins adaptée à cause du temps de recharge trop long et du manque de sécurité. Pour se faire une simple idée, prenons l’exemple d’une Renault Zoé munie d’une batterie de 52 kWh. Sur secteur, elle a besoin d’au moins 20 heures pour une recharge complète.
Les avantages et inconvénients de la prise domestique
90% des électromobilistes rechargent à domicile et la plupart d’entre eux optent pour un branchement sur secteur. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les constructeurs fournissent d’office un câble de « Mode 2 » avec le véhicule. L’avantage de cette méthode est qu’elle est gratuite. L’électromobiliste n’a pas besoin d’investir des sommes colossales pour pouvoir se brancher. Une borne de recharge de type Wallbox lui coûtera aux environs de 1500 euros, pose comprise. D’importantes économies financières sont à la clé. La prise classique a aussi pour atout d’être pratique. Le conducteur arrive à son domicile, sort son câble, le branche sur le secteur et le véhicule est en charge. La manœuvre lui prend à peine quelques secondes.
La liste des avantages s’arrête là. En vérité, la prise domestique cache beaucoup plus d’inconvénients, à commencer par son manque de sécurité. En effet, rester branché plusieurs heures d’affilée finit par entraîner une surchauffe qui engendre d’importants dégâts comme des risques d’incendie. De plus, avant de pouvoir utiliser cette technique, un électricien doit d’abord intervenir sur les lieux pour vérifier la compatibilité du réseau électrique. S’il s’avère que l’installation n’est pas en mesure de supporter une recharge, une remise aux normes est à prévoir et engendrera des dépenses plus ou moins élevées. Un autre point négatif souvent évoqué concerne la lenteur de la recharge. La prise domestique ne s’adresse clairement pas aux personnes pressées qui réalisent un kilométrage important au quotidien. Les véhicules de dernière génération ont besoin d’au moins deux jours entiers pour faire un plein avec cette technique dont la puissance plafonne à 2,3 kW-10 A. En une nuit, les utilisateurs gagnent 10 kWh d’énergie pour leur auto, ce qui correspond à 30 à 50 km en fonction des voitures. Cette vitesse de recharge explique pourquoi la prise classique ne doit servir qu’en dépannage ou lors des départs en week-end.
Pourquoi est-il préférable de choisir une prise renforcée ?
En alternative à la prise domestique, l’industriel Legrand a eu l’idée de créer une prise renforcée plus sécuritaire et légèrement plus rapide. Appelée également prise green’up, cette invention fait son apparition en 2014 et s’impose comme un excellent compromis entre la Wallbox et la prise domestique. Visuellement, elle ressemble à cette dernière, sauf que son mode de conception est différent. En effet, la version renforcée bénéficie de matériaux ayant une meilleure conductivité, ce qui explique la hausse de la vitesse de recharge. S’il faut par exemple 25h00 pour recharger une Renault Zoé munie d’un accumulateur de 40 kWh avec une prise de 2,3 kW, il suffit de 18h00 de branchement avec la prise green’up. Celle-ci se veut aussi plus sécurisée et a été conçue pour tolérer une recharge de plusieurs heures d’affilée sans risque de surchauffe.
Les modèles de dernière génération créés par Legrand offrent des services encore plus évolués. Ils sont accompagnés d’indices de protection IP66 qui les rendent très étanches contre les projections d’eau et de poussière. Lorsqu’ils étrennent l’indice IK08, cela signifie qu’ils peuvent supporter les chocs mécaniques, ce qui est très pratique lorsque le matériel est situé à l’extérieur et exposé à des collisions. D’ailleurs, pour les prises en extérieur, il est recommandé de privilégier les versions avec un volet verrouillable. Enfin, il existe aussi des modèles qui peuvent se commander à distance grâce à la simple utilisation d’une application.
Quelles sont les autres solutions de recharge ?
À part les prises domestiques et renforcées, les utilisateurs ont la possibilité de se tourner vers les bornes de recharge. Ces Wallbox ont été conçus pour s’adapter parfaitement à la récupération énergétique d’une voiture électrique ou hybride rechargeable. Ils garantissent un maximum de sécurité en s’équipant de détecteurs de fuite de courant et en s’accompagnant d’indices de protection IK et IP les plus élevés du marché. Leur principal atout repose sur la puissance de charge allant de 3,7 kW à 22 kW permettant d’accélérer le temps de branchement.
En parallèle aux Wallbox, les électromobilistes peuvent recourir aux bornes publiques rapides, voire ultra-rapides qui sont capables de délivrer jusqu’à 350 kW. Elles sont situées dans les stations-service, les aires d’autoroutes ou les parkings des supermarchés. Pour les utiliser, il est nécessaire de détenir une carte d’abonnement ou un moyen de paiement adapté.