Elle est en train de provoquer une véritable révolution dans l’industrie automobile. La voiture électrique focalise dorénavant toutes les attentions, car elle représente l’avenir de la mobilité. Moins polluante, plus silencieuse et économique, elle porte en elle de nombreux atouts. Le seul défaut que l’on pourrait lui reprocher concerne son tarif élevé, un inconvénient qu’il est possible de rectifier en se tournant vers le marché de l’occasion. Mais avant de vous hâter à acheter une voiture électrique de seconde main, prenez soin de vérifier un certain nombre de critères pour éviter les déconvenues.
Le marché d’occasion des voitures électriques en pleine ascension
Mère nature est actuellement au plus mal. Face à la recrudescence de la pollution atmosphérique, les pouvoirs publics ont pris des mesures drastiques qui touchent en premier lieu le transport qui représente le secteur le plus polluant. En Europe, de nombreuses restrictions sont imposées sur l’utilisation des véhicules thermiques. Si l’on ne prend que l’exemple de la France, de Paris plus spécifiquement, la ville envisage l’interdiction de tout véhicule thermique d’ici 2030. Devant ces nouvelles lois, les constructeurs mettent le pied à l’étrier pour développer leurs gammes de voitures électriques ou hybrides. Grâce à leurs efforts, le secteur connaît une belle dynamique. Sur le marché de l’occasion notamment, les ventes affichent d’importantes progressions qui présagent du bel avenir de ce mode de locomotion. Une hausse de 55% a carrément été constatée en 2019 si l’on en croit le dernier baromètre publié par l’Argus et l’AVERE France. Si en 2018, seules 12 681 voitures électriques d’occasion ont été commercialisées dans le pays, en 2019, ce chiffre est passé à 19 652 unités. Même les voitures hybrides rechargeables ont connu une embellie, car leur vente s’est totalisée à 10 310 en 2019, soit une progression de 37%.
Top 3 des voitures électriques les plus vendues en France
Sans surprise, la Renault Zoé s’illustre comme le modèle qui s’est le mieux vendu en 2019 sur le marché de l’occasion. Et pour cause, en neuf, elle est très demandée et comme on le sait, le secteur de l’occasion reflète celui du neuf. Au total, 11 944 véhicules ont été commercialisés soit une progression de 64%. Les utilisateurs pourront se tourner vers les modèles issus de la Phase 1 produite de 2013 à 2016 en 200 000 exemplaires au total. L’avantage de la Zoé est qu’elle s’est munie d’une batterie plus performante de 22 à 41 kWh à partir de 2017. Si un de ses défauts a été l’absence de prise de recharge sur secteur, depuis 2014, elle en est équipée.
En seconde place, on retrouve l’incontournable Nissan Leaf qui affiche une progression de 21% en s’écoulant à 1 293 unités en 2019. Faisant partie des premières voitures électriques de cette génération puisqu’elle est apparue en 2011, la Leaf a subi plusieurs améliorations au fil des années, ce qui la rend encore plus attractive. Preuve de son succès : elle a même été élue Voiture européenne de l’année en 2011. Une phase 2 voit le jour de 2013 à 2016 puis une phase 3 de 2016 à 2017 marquée entre autres par l’arrivée d’une batterie de 30 kWh qui permet d’augmenter à 250 km l’autonomie en cycle NEDC.
La troisième place revient à la BMW i3 vendue à 1 183 unités en 2019, soit +36%. Sur le marché de l’occasion, les premiers modèles sortis dans le courant 2013 se négocient aux alentours de 15 000 euros pour 80 000 km en moyenne. Ces derniers ne coûtent pas cher, mais sont pénalisés par leur faible autonomie de 110 à 150 km qui peut heureusement être résolue par l’ajout d’un prolongateur d’autonomie.
Une prime à la conversion attractive
Le secteur automobile a bénéficié d’un important plan de relance initié par le président Emmanuel Macron. Désormais, les consommateurs pourront accéder à une prime exceptionnelle à la conversion. Cet avantage fiscal va être aussi accordé aux acheteurs d’une voiture électrique ou hybride rechargeable neuve ou d’occasion qui pourront disposer d’une aide de 5000 euros. Pour en bénéficier, il faudra par contre remettre un véhicule diesel datant d’avant 2011 ou essence datant d’avant 2006 dans un centre agréé pour la destruction. Attention, cette mesure n’est valable que pour les 200 000 primes à la conversion. Passé ce seuil, ce sont les anciennes règles qui s’appliquent. Quoi qu’il en soit, cette aide est une très bonne nouvelle pour les acheteurs qui peuvent accéder jusqu’à 12 000 euros de subventions s’ils cumulent avec le bonus écologique. Sur le marché de l’occasion, cela permet de trouver des tarifs dès 2000 euros, de quoi faire d’excellentes affaires. D’autant plus que de ces différentes incitations fiscales, les véhicules électriques ont tendance à subir des décotes plus importantes qui font davantage baisser leurs prix.
Voiture électrique d’occasion : une décote plus importante et des délais de vente plus longs
Le baromètre établi par l’Avere et l’Argus se penche sur de nombreux sujets y compris la décote appliquée aux voitures électriques. Il s’avère que la valeur de revente baisse davantage sur ce modèle en comparaison avec les voitures thermiques. D’ailleurs, pour attester de ce phénomène, l’étude propose quelques exemples. Sur une Renault Zoé de 19 800 km, le prix de revente est estimé à 12 500 euros contre 13 000 euros pour une Renault Clio affichant 22 500 km au compteur. Même constat chez Nissan. Une Leaf de 14 600 km coûte 18 500 euros sur le marché de l’occasion contre 14 000 euros pour une Pulsar de 24 700 km. Même les délais de vente sont plus longs quand on tente d’écouler une voiture électrique. Vendre une Zoé prend 82 jours contre seulement 57 jours pour une Clio. Une Pulsar trouve preneur en à peine 82 jours contre 106 jours pour une Leaf.
Acheter une voiture électrique d’occasion : quelles sont les règles à respecter ?
Au moment d’acquérir une voiture électrique d’occasion, le prix ne doit certainement pas être le critère décisif. D’autres paramètres sont à prendre en considération parmi lesquels figure l’autonomie de la batterie. Au fil du temps, les performances de celle-ci finissent par baisser. Il existe des logiciels qui permettent de connaître avec exactitude l’état de la batterie. Toutefois, il est plus judicieux de vérifier par soi-même en effectuant des essais longs. Le type de batterie en lui-même est également un critère clé. Il est déconseillé de miser sur les batteries plomb ou Ni-Cd qui sont vouées à disparaître et qui ne sont de toute façon pas performantes puisqu’elles offrent des autonomies limitées à 70 km. Les batteries lithium-ion restent les valeurs sûres du marché en ce moment pour leur longévité. S’intéresser aux solutions de charge disponible est également un élément à considérer avant de choisir son véhicule. Il est toujours préférable de pouvoir charger à domicile, mais aussi via les recharges à l’extérieur.