Le véhicule utilitaire est l’outil de travail de base, indispensable pour l’exercice d’un grand nombre de métiers artisanaux, industriels et commerciaux. Il est à la fois moyen de transport, espace de rangement et abri contre les intempéries, pour le personnel, l’outillage et les matériaux. Livré brut de tôle et nu par le constructeur, il incombe donc à chacun d’aménager son espace intérieur, selon ses besoins, à commencer par l’habillage des parois. Pour ce faire, plusieurs matériaux s’offrent à vous, mais le bois réunit les atouts suffisants pour séduire une majorité d’utilisateurs, toutes professions confondues.
Pourquoi habiller les parois extérieures d’un utilitaire ?
Par définition, l’utilitaire est destiné à recevoir des chargements plus ou moins encombrants, plus ou moins lourds et plus ou moins agressifs. Mal arrimés ou lors d’embardées involontaires, courantes sur la route, ce fret peut être projeté contre les tôles extérieures nues de faible épaisseur (+/- 0.8 mm), créant des dommages au chargement et à la carrosserie, vite hérissée de points d’impact disgracieux et dévalorisants. À ce régime, le fourgon, vite réduit à un tas de ferraille informe, perd rapidement de sa valeur. Le premier intérêt de l’habillage intérieur réside dans la protection de l’outil de travail, seule solution durable pour protéger efficacement l’investissement tout en valorisant l’image de marque de l’entreprise. Si cet espace doit recevoir un aménagement tel que des rayonnages, des tiroirs, un établi ou tout autre dispositif de stockage, de rangement ou de contention, l’habillage extérieur en bois est une surface plane et esthétique, capable de supporter des fixations simples et solides.
L’habillage bois, concourt à l’amélioration de la rentabilité du véhicule.
Doit-on acheter ou fabriquer soi-même les habillages de parois ?
Le succès commercial et l’universalité des véhicules utilitaires en service ont conduit un grand nombre de prestataires à proposer des kits « prêts à poser », pour habiller les parois, planchers et plafonds de tous les modèles de véhicules utilitaires légers (VUL) du marché. Tout est prévu : la protection des carrosseries, le doublage des renforts, la garniture des passages de roues, les planchers de différentes épaisseurs. Les voiles de toits, certainement moins utiles, renforcent le confort thermique et acoustique. Pour plus de facilité de pose, les trous de fixation sont pré-percés. Ainsi, l’utilisateur peut procéder facilement, muni d’une simple perceuse et d’un tournevis, à l’installation, sans perte de temps et sans danger de trouer une conduite dissimulée derrière un renfort. Quelquefois, la visserie autoperceuse est fournie ! Dans la foulée, certains ont imaginé toute sorte d’équipements spécialement adaptés à la plupart des professions artisanales. Le coût de ces kits s’échelonne entre cent et plus de mille euros, selon la taille du véhicule, le degré de protection et l’essence de bois.
Ne nécessitant pas d’outillage onéreux, la fabrication et l’installation d’habillages bois sont à la portée du bricoleur moyen qui possède généralement, dans son atelier, les outils nécessaires pour un ouvrage de bonne facture. Il est essentiel, cependant, d’en bien penser la fixation, car chaque élément rajouté, constitue un projectile potentiellement dangereux en cas de choc frontal ou latéral. Il faut, enfin, prendre soin de ne pas renforcer des zones de déformations programmées ménagées au titre de la sécurité passive, dans la structure de la caisse. Ces points de faiblesse, prévus, étudiés puis validés par le constructeur, au moyen de nombreux test-crash, jouent un rôle d’amortisseur en absorbant l’énergie, en cas de collision. Il est donc impératif de respecter scrupuleusement ces particularités, mesures de protection essentielle à la sécurité des passagers. Ces restrictions mentalement intégrées, fabriquer soi-même les habillages en bois ne présente donc guère de difficulté majeure pour une population d’utilisateurs généralement familiarisés avec les travaux manuels et les calculs basiques de géométrie dans l’espace.
Avantages de l’habillage bois
Le bois est un matériau familier, facile à travailler, que l’on se procure sans difficulté près de chez-soi. Il est léger, atout important pour nos véhicules utilitaires à la charge utile, somme toute, très limitée. Nous l’avons évoqué plus haut, il est en outre, un excellent isolant thermique et un bon isolant acoustique. De plus, le bois est un matériau peu onéreux, renouvelable et respectueux, dans une certaine mesure de l’environnement. Nous reviendrons sur cette notion plus loin. En facilitant et en sécurisant la manutention d’objets lourds, le bois contribue à la sécurité des intervenants et la productivité du personnel, reste à choisir le matériau le mieux adapté à ce type d’utilisation.
Habillage des VUL : essences à privilégier
Pour assurer la solidité et la longévité de l’habillage, il est plus pratique et plus sain d’utiliser des plaques de bois contreplaqué, constituées à partir d’une essence spécifiquement choisie pour ses qualités intrinsèques adaptées à chaque type de paroi :
Parois verticales bois
Les parois verticales, sont recouvertes de contreplaqué solide, mais souple, capable de suivre leurs lignes, le plus souvent galbées. L’épaisseur des protections de parois verticales doit être particulièrement pensée, notamment si un aménagement est prévu. Résultante d’un compromis entre les impératifs de résistance et les limitations de poids, elle varie, suivant les sollicitations prévisibles entre 5 et 8 mm, exceptionnellement 10 mm. Les contreplaqués de bouleau sont particulièrement indiqués pour leur bonne résistance à la flexion, mais les bois Africains offrent des qualités acceptables. Ces plaques sont collées sur la tôle ou vissées sur les renforts de structure.
Le prix des protections de parois verticales varie entre 50 et 80 €/m², hors pose.
Plancher bois
Le plancher d’un utilitaire, exposé aux charges lourdes et à l’humidité, doit être en contreplaqué de qualité « extérieur ». L’Okoumé ou le Celba, de 8 à 12 mm d’épaisseur peuvent convenir, alliant rigidité, dureté, solidité et légèreté. Les deux faces et les champs doivent être recouverts d’une protection hydrofuge, antifongique et antidérapante pour en augmenter la longévité. Certains agglos revêtus d’un film phénolique sont également utilisables, mais s’avèrent lourds et moins durables. À contrario, les contreplaqués dits « marine » (souvent en bouleau et hêtre), sont durs, très résistants à la flexion, à l’humidité et au pourrissement, mais sont chers et lourds. Les sols doivent pouvoir se dilater librement, il est donc fortement déconseillé de les fixer au plancher en tôle. Ils sont, de préférence, collés par plots au plancher ou simplement retenus par les éventuels anneaux d’arrimage prévus en série par le constructeur. Le seuil de chargement sera renforcé par un profilé en Alu ou inox, lui-même collé. Pensez à ménager des trappes mobiles à l’aplomb d’éventuels regards de visite.
Le prix des planchers varie entre 200 et 300 €/m², hors pose.
Plafond bois
Le plafond, largement reconnu pour améliorer l’aspect esthétique, est faiblement sollicité mécaniquement. Il sera donc recouvert d’un contreplaqué léger de faible épaisseur (3 à 5 mm), afin d’éviter les ballants ou d’un isorel de 2 mm (plus déformable, mais plus lourd). L’interposition de laine végétale ou de laine de mouton entre le toit et la plaque, complète efficacement son pouvoir isolant.
Le prix des voiles de plafond varie entre 50 et 100 €/m², hors pose.
Matériaux à proscrire pour l’habillage des véhicules
Par essence, les véhicules, utilitaires ou non, sont des espaces de vie. Il est donc fortement déconseillé de laisser entrer dans la composition de leurs habillages intérieurs, les matériaux réputés dégager des vapeurs polluantes ou libérant pendant de longues périodes des composés organiques volatils (COV). La plupart des panneaux de bois reconstitués ou d’agglomérés, sont répertoriés par l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), comptent parmi les matériaux de construction fortement émetteurs de COV. Ces substances (formaldéhyde, hexaldéhyde, toluène, acétaldéhyde…), entrent dans la composition des colles et des traitements divers, et sont réputées pour provoquer, chez les personnes sensibles, toute sorte d’irritations oculaires, des voies aériennes ou de la peau, ainsi que des réactions allergiques. Une exposition prolongée peut, aussi, être à l’origine de pathologies chroniques respiratoires, neurologiques ou cardio-vasculaire graves. On les soupçonne, enfin, de favoriser l’apparition de certains cancers. Il est impossible d’échapper totalement à leur utilisation, mais important de proscrire de nos environnements quotidiens les plus polluants. Cette évidence nous incite donc à exclure des habillages de véhicules utilitaires les panneaux de bois reconstitués ou agglomérés, dont certains atteignent des taux d’émissions nocives particulièrement élevés pou sont affublés de défauts rédhibitoires pour ces utilisations (lourds, cassants, déformables à l’humidité, sujets à moisissures, etc.). Soyez donc exigeants en la matière et lisez attentivement l’étiquetage de chaque matériau. Il comporte obligatoirement un classement de A+ à C, par ordre croissant d’émission de COV.