Une utilisation confortable d’une voiture électrique ou hybride rechargeable exige la solution de recharge adéquate. Certes, il est possible de brancher le véhicule sur une prise domestique ou une prise renforcée, mais ces solutions ont pour inconvénient d’être très lentes et peu sécurisées. En revanche, les bornes ont été conçues pour protéger l’ensemble de l’installation électrique. Elles peuvent fonctionner en courant alternatif ou en courant continu et doivent obligatoirement être posées par des techniciens IRVE dès lors qu’elles délivrent des puissances supérieures à 3,7 kW.
Qu’est-ce qu’une borne de recharge ? Quel est son fonctionnement ?
Une borne de recharge est un appareil créé par les industriels sur la demande des constructeurs automobiles afin de permettre à une voiture électrique ou hybride rechargeable de régénérer la batterie en courant électrique et permettre ainsi au véhicule de fonctionner. Contrairement à une auto thermique qui a recours au carburant traditionnel, un modèle à watts doit se brancher régulièrement sur le réseau électrique pour faire le plein. Cela s’effectue de façon sécurisée et plus rapide par le biais d’une borne de recharge. Cette dernière va envoyer l’énergie vers le chargeur embarqué sis dans le véhicule. Le rôle de ce chargeur est ensuite de transférer l’énergie vers la batterie afin qu’elle puisse alimenter tous les composants de l’auto.
La borne de recharge est constituée de plusieurs composants tels qu’un socle de prise, un circuit électronique intégré, un contacteur électrique ainsi que divers boutons de commande. L’appareil est à brancher avec le réseau électrique par le biais d’une prise et d’un circuit dédié et doit être obligatoirement relié à la terre.
Il a été imaginé pour assurer un mode de fonctionnement le plus simple possible. Pour l’activer, il suffit d’appuyer le bouton « marche » ou de brancher directement le câble. Si la borne est connectée, il est également possible de lancer la recharge à distance par le biais d’une application mobile sur smartphone. Dès que la batterie atteint l’état de charge adéquat, le processus cesse de façon automatique. Il est aussi possible de le faire manuellement en pressant le bouton « arrêt ». Au cours de la session, il est vivement recommandé de ne pas dépasser la barre des 80% pour éviter d’endommager prématurément la batterie. Les experts recommandent un niveau de charge entre 20 à 80% pour assurer au maximum la longévité de ce composant.
Les bornes domestiques et les bornes publiques
Les utilisateurs ont le choix entre trois types de bornes de recharge. Les modèles d’une puissance de moins de 22 kW fonctionnent en courant alternatif et proposent un délai de charge moyen. Les versions de 22 kW par exemple permettent une recharge de 40% en deux heures pour les véhicules associés à un chargeur de 11 kW. Elles exigent l’usage d’une prise électrique type 2 correspondant au standard des recharges en courant alternatif.
Les bornes de 50 kW ont recours au courant continu et plaisent surtout pour leur vitesse. En effet, il suffit d’à peine une heure pour gagner 85%. Les utilisateurs qui ont recours à cette solution doivent disposer d’une prise Combo ou CHAdeMO conçue pour la recharge rapide.
La borne de 100 kW pour sa part représente le modèle le plus rapide. Fonctionnant également en courant continu, elle recharge jusqu’à 80% en moins de 30 minutes. Pour pouvoir utiliser ce type d’infrastructure, il est nécessaire que le véhicule soit compatible avec une telle puissance de charge. La Renault Zoé par exemple encaisse au maximum 50 kW et ne peut donc pas être branchée sur l’infrastructure. De son côté, la Peugeot e-208 qui tolère jusqu’à 100 kW en courant continu donne cette possibilité.
Le choix de la puissance de la borne dépend des besoins de l’utilisateur et de l’emplacement de l’équipement. Les solutions domestiques ne libèrent pas plus de 22 kW pour des raisons techniques. Par contre, pour les unités publiques et rapides installées en voirie, dans les centres commerciaux ou sur les autoroutes, il est envisageable d’atteindre les 350 kW.
Qui doit installer la borne de recharge ?
Conformément au décret n°2017-26 du 12 janvier 2017, les bornes libérant des puissances allant au-delà de 3,7 kW en courant alternatif doivent être installées par des techniciens titulaires de la qualification IRVE. Cette obligation a été instaurée pour garantir la sécurité de l’installation ainsi que son fonctionnement optimal.
L’installateur IRVE va d’abord étudier les besoins de son client pour lui conseiller ensuite l’infrastructure la plus adaptée. Il choisira la puissance, les fonctionnalités avancées, la marque, les modalités d’accès à la borne ou encore les normes de protection requises. Il établira un devis qui stipule tous les détails de son offre.
Le professionnel s’occupe ensuite de l’installation proprement dite de la borne. La complexité du chantier dépendra de la distance entre le tableau électrique et l’unité de recharge, le type de pose (mural ou sur pied), l’obligation ou non de réaliser des tranchées, les travaux de génie civil, etc.
Un particulier peut faire appel à un technicien de niveau 1 s’il s’agit de poser une borne sans solutions de communication. Les entreprises, collectivités ou commerces contacteront de préférence un expert IRVE de niveau 2 à plus forte raison si l’équipement est configuré pour la communication et la supervision. L’électricien de niveau 3 pour sa part intervient sur les bornes publiques de plus de 22 kW.
Quelles sont les solutions de protection indispensables ?
Les bornes doivent s’accompagner de solutions de protection comme un disjoncteur et un interrupteur différentiel. Elles sont aussi assorties de normes de type IP et IK qui garantissent une résistance face à l’humidité ainsi qu’aux impacts mécaniques.
Par ailleurs, dans l’optique d’éviter de faire disjoncter l’installation, il est recommandé de recourir à un compteur Linky avec délesteur. À défaut, l’utilisateur doit faire installer un simulateur qui tiendra ce rôle. Pour gérer la consommation énergétique, l’usage d’un système de pilotage énergétique est également préconisé. Le rôle de cette technologie est d’éviter que la puissance utilisée lors des sessions de recharge dépasse celle autorisée par le fournisseur énergétique et fasse augmenter la facture en électricité.