La plupart des utilisateurs de climatisation automobile, pensent qu’elle fonctionne comme le frigo de leur cuisine. C’est vrai dans le principe de production de froid, mais les moyens mis en œuvre pour y parvenir sont extrêmement différents. Il s’agit d’un équipement de haute technologie, dans lequel cohabitent des éléments hétéroclites tels que des systèmes mécaniques (compresseur, condenseur, vaporisateur, poulies, courroies, joints…), un fluide réfrigérant spécifique servant aussi de lubrifiant, des filtres hydrauliques, ainsi qu’un circuit aéraulique complexe. Le tout est commandé et piloté par un ensemble de dispositifs électroniques. Si l’on ajoute que tout cela doit pouvoir supporter, la chaleur du Sahara, le froid de l’Alaska, l’humidité de Djibouti et des atmosphères quelquefois corrosives, il n’est plus permis de douter de l’intérêt d’assurer une maintenance sérieuse de l’ensemble pour maintenir son bon usage et sa longévité. Au-delà des considérations techniques, l’entretien de la climatisation de voiture, peut impacter directement la santé, la sécurité, le confort et le budget des utilisateurs. Voyons de quelle manière !
Incidence de la climatisation sur le confort des occupants
La qualité principale, qui prévaut au succès phénoménal de la climatisation automobile installée aujourd’hui sur la quasi-totalité des véhicules neufs, y compris d’entrée de gamme, consiste à garantir, par forte chaleur, le confort thermique des occupants du véhicule. Pour ce faire, un grand volume d’air est aspiré dans l’atmosphère extérieure ou recyclée en circuit fermé dans le véhicule. Cet air, chargé de toute sorte de particules, passe à travers un filtre sec disposé le plus souvent sous le tableau de bord, avant d’être distribué dans l’habitacle, débarrassé de ses impuretés. Avec le temps, ce filtre se charge de matières polluantes, au point de se colmater. On constate, alors, l’affaiblissement progressif du flot d’air frais, se concrétisant par une baisse d’efficacité du conditionnement de l’air ambiant.
Pour assurer le service de climatisation, dans les meilleures conditions, il est impératif de remplacer périodiquement l’élément filtrant sec, quelquefois dénommé « filtre à pollen ». La périodicité et la procédure de remplacement, à la portée d’un bon bricoleur, sont généralement développées dans le livret d’entretien du véhicule.
Effets bénéfiques de la climatisation sur la santé
En période de canicule, la climatisation atténue l’effet de four que constitue l’habitacle d’une voiture. L’apport d’air frais évite les coups de chaleur et la déshydratation des sujets vulnérables, notamment chez les personnes âgées, les femmes enceintes, les individus atteints de déficiences cardio-vasculaires ou de malnutrition, les nouveau-nés, etc. On constate aussi un net effet régulateur des fonctions respiratoires, autorisant aux gens atteints de maladies pulmonaires obstructives (MPOC) à entreprendre des voyages autrefois fortement déconseillés. La plupart des circuits d’air climatisés modernes sont pourvus de filtres limitant drastiquement les entrées de pollens, moisissures et autres substances nocives contenus dans l’air ambiant, responsables de nombreux symptômes allergiques. Cette sécurité supplémentaire joue en la faveur de l’utilisation des climatisations en présence de sujets sensibles.
La climatisation se positionne donc, comme un vrai dispositif de santé publique, utile notamment lors des grandes migrations saisonnières sur des routes souvent embouteillées et surchauffées par le rayonnement du dur soleil estival.
Effets néfastes sur la santé
Le grand volume d’air pulsé par la ventilation forcée des systèmes de climatisation des véhicules peut aussi engendrer quelques désagréments corporels ou être à l’origine de maladies plus ou moins préoccupantes et temporairement handicapantes. On assiste, en effet, à une forte concentration de champignons, particules, microbes et virus naturellement contenus dans l’air ambiant. En cas d’absence, de défaut de conception ou de manque d’entretien du système de filtration, cette concentration d’éléments potentiellement dangereux, inhalés par les occupants, peuvent aggraver ou être à l’origine de pathologies diverses :
- allergies respiratoires saisonnières ;
- chocs thermiques ;
- infections courantes bénignes, comme les rhumes ou rares mais plus graves comme la légionellose ;
- céphalées ;
- maux de gorge, toux, quelquefois suivis d’extinction de voix, etc.
Notons le cas particulier des maladies respiratoires, notamment de l’asthme: la climatisation n’est en aucun cas à l’origine de ces affections, mais le froid en exacerbe les symptômes. Il n’est pas rare qu’une crise d’asthme survienne après une exposition prolongée au courant d’air frais d’une climatisation.
Comment limiter les problèmes de santé liés à la climatisation ?
Vous l’aurez compris, face à la santé, la clim en voiture peut être une bénédiction ou un calvaire ! On peut pourtant affirmer que la quasi-totalité des risques potentiels pourrait être évitée par une meilleure maîtrise dans l’utilisation de l’équipement, accompagnée d’un entretien simple, souvent peu couteux et peu contraignant.
En premier lieu, soyez intraitables sur le respect des intervalles de remplacement du filtre sec ou filtre à pollen, recommandés par le constructeur (en principe tous les ans ou tous les 20 000 km), ainsi que sur sa parfaite étanchéité. Dans les régions arides et/ou fortement venteuses, lors d’utilisations particulières (tout-terrain, pistes poussiéreuses…) ou dans les zones à haute concentration de polluants (villes, déserts…), n’hésitez pas à en réduire l’intervalle. Sa saturation en déchets, bactéries et virus de tous ordres, est à l’origine de la plupart des maux liés à la santé et de quelques déboires fonctionnels. Pour éviter ce scénario, un traitement antibactérien annuel est une solution fiable.
Il est indispensable, en amont, d’utiliser la climatisation de voiture, avec modération. Notre corps supporte mal les grandes variations de températures soudaines, évitez donc, les forts gradients, générateurs de chocs thermiques. Une différence de 7 à 9 °C entre l’ambiance extérieure et l’habitacle semble être une limite à ne pas dépasser. Traquez, enfin, les éventuelles retenues d’eau de condensation dans le circuit d’air. Il s’agit le plus souvent de la contre-pente dans une tuyauterie, ménageant une réserve permanente d’eau de condensation tiède, véritable bouillon de culture.
Entretien hivernal de la climatisation de voiture
C’est moins évident, mais la climatisation est aussi utile en période hivernale. En effet, au-delà d’assainir l’air, la maîtrise du taux d’humidité, propre à éviter les moisissures dans l’habitacle est une de ses fonctions de base. Cette fonction, assurée par un filtre déshydrateur, suffit, par exemple, pour éliminer totalement, en quelques secondes de fonctionnement, la buée accumulée sur le pare-brise ou sur les autres glaces.
Pour que la climatisation facilite longtemps la vision, option de sécurité majeure, le second conseil d’entretien de la climatisation consiste :
- à remplacer l’élément filtrant tous les 2 ans ;
- à activer, une à deux fois par mois et pendant seulement quelques minutes, le fonctionnement.
Outre assécher les circuits d’air, ces préconisations contribuent à lubrifier les pièces en mouvement pour éviter leur gommage, source de fuites et d’odeurs désagréables, au moment de la remise en route printanière. Elle prolonge aussi la durée de vie de l’équipement.
Entretien du circuit de fluide frigorigène
À priori, le circuit de liquide réfrigérant est étanche. Logiquement, il ne devrait donc réclamer aucun entretien et encore moins de réajustement du remplissage. Dans la réalité, il en va tout autrement, car ce circuit comporte beaucoup de tuyauteries souples pouvant présenter une porosité de très faible intensité, mais bien réelle et de nombreux raccords soumis à des vibrations et des écarts de températures intenses. Selon la qualité des matériaux et le sérieux de conception et de fabrication, on estime à +/- 10 %, le volume annuel de ces fuites. Il convient donc et ce sera notre troisième conseil d’entretien, de faire vérifier l’intégrité du circuit de fluide réfrigérant par un professionnel, au moins une fois tous les deux ans, si tout fonctionne correctement et dès qu’apparaissent des dysfonctionnements. Il peut s’agir d’une baisse sensible, intermittente ou continue, de la production de froid, indépendamment du niveau de puissance de ventilation et du réglage de température, d’un mauvais désembuage ou du déclenchement d’un témoin d’une alerte ou de sécurité.
Climatisation et écologie
Le fluide frigorigène s’échappant par les fuites des circuits de climatisation, s’accumule dans les couches hautes de l’atmosphère, contribuant ainsi au dérèglement climatique, par effet de serre et destruction de la couche d’ozone. Les nouvelles générations de fluides réduisent ce risque, mais le volume en cause le rend toujours préoccupant.
Par contre, la formation d’une flaque d’eau sous le véhicule lorsque la climatisation fonctionne est tout à fait normale. Elle provient du conduit d’évacuation des condensats produits par l’air ambiant traversant le condenseur et l’évaporateur, sortes de radiateurs chargés de refroidir, respectivement, le fluide réfrigérant et l’air frais ventilé dans le véhicule.
Pourquoi la climatisation influe-t-elle sur la consommation de carburant ?
Pour produire du froid, la climatisation a besoin de compresser le fluide réfrigérant et de forcer un grand volume d’air frais vers la partie habitable. Cela nécessite de l’énergie (de 2 à 10 CV) et de l’électricité, toutes deux puisées sur la puissance du moteur du véhicule. Cela produit donc fatalement une surconsommation de carburant, limitant, au passage, la capacité motrice du véhicule. Ce phénomène est parfaitement illustré par la propension à éviter l’utilisation des climatisations lors des courses et raids, à seule fin d’éviter de diminuer la force de traction nécessaire au franchissement de fortes pentes ou simplement pour gagner quelques litres de carburant, tout en limitant le poids roulant.
Sur nos routières ou citadines et par nos climats, la surconsommation, variable en fonction du mode d’utilisation et de la température extérieure reste faible et la perte de puissance négligeable. Comptez, cependant entre 15 et 20 % de plus, en cas de compresseur endommagé ou tournant à vide. Cette panne, typique d’un manque d’entretien, peut aussi provoquer l’usure prématurée des courroies d’entraînement, souvent couplées avec des organes essentiels au bon fonctionnement et à l’intégrité du moteur.