Par conviction, mais aussi dans l’optique de réaliser des économies pour faire leurs trajets domicile-travail, bon nombre de salariés font l’acquisition d’une voiture électrique. Ils demandent alors à leur employeur de pouvoir recharger leur auto sur leur lieu de travail. Dans ce cadre, envisager l’installation de bornes de recharge devient impératif pour les entreprises. Ce projet nécessite un certain budget dont le montant dépend de plusieurs paramètres comme le nombre de bornes, la puissance, la place des sites de parkings, etc.
L’installation de bornes de recharge en entreprise : que dit la loi ? Quels sont les avantages ?
Dès 2012, l’État a anticipé la vulgarisation de l’électromobilité et a instauré une obligation prévoyant le pré-équipement des parkings d’entreprise dans le Code de la construction et de l’habitation. Cette mesure avait pour vocation de faciliter ultérieurement l’implantation de bornes de recharge à destination des voitures 100% électriques et des modèles hybrides rechargeables. Depuis, les entreprises doivent mettre en place des chemins de câbles, des fourreaux et des conduits liés au tableau général basse tension. Ce Code n’indiquait aucune exigence particulière quant à la pose de bornes de recharge. Il faudra attendre 2019 pour que cette obligation soit instituée à travers la loi d’orientations des mobilités (loi LOM). Conformément à cette règlementation, il est impératif pour tous les bâtiments non résidentiels de faire installer une borne de recharge sur un parking de plus de 20 places. Les emplacements équipés doivent être dimensionnés pour les personnes à mobilité réduite. Détenir une telle infrastructure de recharge est bénéfique pour les entreprises, à bien des égards.
Face à l’augmentation constante du nombre des véhicules électriques depuis quelques années, la pose des bornes constitue un moyen de fidéliser les salariés et d’attirer une nouvelle clientèle. De 2017 à 2020, le nombre d’autos à watts a été multiplié par 4,5. En 2022, la tendance devrait se poursuivre sous l’effet de l’interdiction de thermique d’ici 2035, la hausse des restrictions de circulation avec les ZFE, le malus écologique et le maintien des incitations fiscales comme le bonus écologique et la prime à la conversion. Faire installer des bornes en entreprises va aussi leur permettre de s’impliquer dans la protection de l’environnement. À l’heure où la pollution atmosphérique a des conséquences dramatiques sur l’écologie et la santé, développer l’électromobilité constitue une des solutions pour faire face à ce danger.
Les bonnes questions à se poser
Les dirigeants souhaitant l’installation de bornes de recharge doivent se poser les bonnes questions avant d’envisager les travaux. La première interrogation concerne la taille de la flotte des véhicules susceptibles de se brancher simultanément. La seconde porte sur la durée de la recharge et les heures d’utilisation des bornes. Les véhicules des salariés ainsi que des visiteurs se rechargent souvent dans la journée tandis que les flottes d’utilitaires bénéficient d’une recharge nocturne. Les informations obtenues aideront à définir la consommation électrique et à choisir plus facilement la puissance des bornes de recharge.
D’ailleurs, il s’agit d’un autre détail crucial à prendre en compte en amont de l’installation. Sur le marché, il existe différents types de bornes qui se distinguent par leur niveau de puissance. Un modèle de 7,4 kW fonctionnant en courant alternatif (AC) par exemple permet de faire gagner 30 à 40 km d’autonomie par heure. Les bornes de 22 kW procurent 100 à 120 km par heure. Quant aux modèles en courant continu (DC) de 50 kW, ils rechargent 300 km/h. S’il est question d’une infrastructure dédiée aux flottes stationnant peu de temps, il est recommandé de s’orienter directement vers les points de recharge puissants de type 22 kW AC ou 50 kW DC. En revanche, dans les bureaux où les véhicules peuvent rester branchés à longueur de journée, une borne de 7,4 kW ou de 11 kW peut être suffisante.
Il est aussi très important de bien réfléchir à l’emplacement des infrastructures : seront-elles mises en place dans un parking souterrain ou en extérieur ? Cette question influence énormément le coût du projet final. Si les bornes sont trop éloignées du tableau électrique du bâtiment, cela engendrera un investissement financier conséquent. Le dirigeant devra préparer un budget pour créer un point de livraison de courant jusqu’à la borne. L’idéal est de s’orienter aussi vers les bornes murales, car avec les modèles sur pied, il faudra prévoir des sommes supplémentaires pour installer des poteaux.
Combien coûte l’installation ?
Le prix d’installation d’une borne de recharge en entreprise dépend d’une multitude de facteurs tels que la puissance choisie. Les modèles AC monophasés délivrant entre 3,7 kW et 7,4 kW et les versions triphasées entre 11 et 22 kW n’affichent pas les mêmes coûts. En monophasé, comptez en moyenne 1000 euros tandis qu’en triphasé, il faudra payer jusqu’à 2000 euros. Si l’entreprise prévoit d’installer des bornes rapides DC de 50 à 250 kW, elle devra préparer un budget plus colossal. Ce type de matériels professionnels est tarifé entre 10 000 à 50 000 euros.
Les prix pratiqués dépendront aussi de la marque choisie ou encore des fonctionnalités offertes par la Wallbox telles que la gestion dynamique de la recharge, la solution de connectivité, le mode d’accès libre ou par carte RFID, etc. Les difficultés d’installation entrent aussi en ligne de compte. Les bornes très éloignées du tableau électrique et nécessitant des travaux de génie civil et de remises aux normes lourds sont les plus coûteuses.
Quelles sont les subventions disponibles pour les entreprises ?
Par chance, les entreprises peuvent bénéficier d’un coup de pouce financier pour l’installation des bornes de recharge à travers le programme ADVENIR. Ce dispositif propose une subvention pour la pose de points de recharge sur des parkings ouverts au public ou à destination des salariés exclusivement. Dans le premier cas, les demandeurs peuvent profiter d’un taux d’aide de 60% sur le coût du matériel et de l’installation avec un plafond de 2100 à 9000 euros HT par point de recharge. Dans le second cas, le taux est fixé à 20% avec une limite de 960 euros HT par borne. Pour être bénéficiaires de la prime ADVENIR, les travaux doivent obligatoirement être confiés à un technicien certifié IRVE.