Élément essentiel de sécurité lors des trajets de nuit, par mauvaise visibilité et de confort de conduite, les optiques de phares de la voiture sont des appareils d’optique complexes, émettant un faisceau asymétrique. Ils doivent être réglés de façon à éclairer la route 75 mètres devant le véhicule, sans éblouir les conducteurs venant en face. Un défaut de réglage constaté par les forces de police, tombe d’ailleurs, sous le coup de la loi. Dans le cadre des articles R 313-1 à R 313-32 du code de la route, les amendes liées aux éclairages défectueux peuvent atteindre 180 €, assortis ou non d’un retrait de 4 points du permis de conduire ou dans les cas les plus graves de sa suspension. La plupart du temps, les contrôles se veulent cependant tolérants, accordant au contrevenant un délai raisonnable (en général 7 jours), pour remédier au problème. Avant d’en arriver là, voyons comment régler correctement ses phares.
Quelques précisions utiles à lire impérativement avant d’opérer le réglage des phares
- Lorsque vous réglez un phare, occulter le faisceau de l’autre apporte un meilleur confort optique pour discerner les contours du faisceau.
- La législation précise que les feux de croisement doivent éclairer, au moins, 30 mètres devant la voiture et émettre une lumière bleue ou jaune, d’une intensité maximale limitée à 225 000 candelas.
- Les phares Xénon, LED, Laser, répondent à des prescriptions et à des montages particuliers. Si votre véhicule est équipé, en série de ces technologies, rapprochez-vous d’un professionnel spécialisé pour leur réglage. Si vous avez remplacé les ampoules halogènes de première monte par des ampoules de ce type, vous risquez de tomber sous le coup de la loi.
- Il n’existe aucune limitation administrative de puissance ou de réglage, pour les feux de route. Seuls impératifs : éclairer, au moins, à 100 mètres devant le véhicule et être automatiquement coupés lors du passage en feux de croisement (sauf pour les éclairages adaptatifs).
Dispositifs prévus par le constructeur
Même parfaitement réglés, les phares peuvent éblouir ou mal éclairer, en fonction de la charge, aléatoire du véhicule, y compris si celle-ci reste dans les normes du constructeur. Ce phénomène est évident lorsque le poids du chargement est concentré sur l’arrière du véhicule. Faisant s’affaisser la suspension de l’essieu arrière sans influer sur celui de l’avant, les phares ont tendance à éclairer la cime des arbres. Inversement, situation plus rare, une surcharge sur l’essieu avant induit un réglage trop bas. Pour palier, les risques inhérents à ces variations normales de l’assiette du véhicule, les constructeurs ont prévus, un dispositif de correction manuel de la hauteur d’éclairage. Il s’agit d’un variateur à 3 ou 4 positions, repérées de 0 (position normale) à 3 ou 4. Situé généralement sur le bas du tableau de bord, à gauche du volant, le maniement du correcteur d’assiette en est extrêmement simple : lorsque les phares éclairent manifestement trop haut, tournez ou roulez le variateur d’assette d’un cran, jusqu’à ce que la hauteur d’éclairage semble correcte, s’ils éclairent trop bas, revenez en arrière. Les véhicules de haut de gamme de certains constructeurs, bénéficient quant à eux de dispositifs de correction automatique pouvant aller jusqu’à tenir compte du mode de conduite. Pour les autres, notez que le changement de position du système n’agit que sur le plan horizontal. Si malgré ces réglages, votre vision de la route ne s’améliore pas ou si les usagers croisant votre chemin font force d’appels de phares, il faut envisager un réglage des optiques de phare au plus vite. Plusieurs solutions s’offrent à vous, pour ce faire.
Les campagnes de sensibilisation sur la sécurité des véhicules
La prévention routière, aidée en cela par certaines collectivités territoriales et locales, mène régulièrement des opérations de sensibilisation sur la sécurité liée à l’éclairage. Elles incluent le contrôle des phares et les éventuels réglages des optiques, généralement effectués sur-le-champs, à l’aide d’équipements et de personnels spécialisés. Certaines associations, comme l’Association nationale pour l’amélioration de la vue (AsnaV) et quelques entreprises privées participent à ces manifestations, mettant à la disposition du public leurs moyens techniques et/ou financiers. À visée plus large, la campagne « Lumière et vision« , organisée sous l’égide des préfectures à grand renfort de publicité est sûrement la plus connue du grand public. Elle se donne, une fois par an à l’entrée de l’hiver, mission de contrôler et régler les phares et l’éclairage en général, mais aussi une dizaine de points axés sur la sécurité (état et pression des pneus, présence des gilets fluorescent, des triangles de signalisation, des vignettes réglementaires, contrôle de l’état des balais d’essuie-glace, niveau et qualité du liquide de freins). Ces contrôles volontaires, entièrement gratuits, durent une vingtaine de minutes. N’hésitez pas à en profiter à titre préventif !
Les professionnels de l’automobile
En-dehors des périodes de campagnes, il est simple et peu onéreux de faire vérifier et régler vos phares chez les professionnels de l’automobile. L’immense majorité d’entre eux est équipée des matériels spécialisés pour effectuer rapidement cette intervention dans les meilleures conditions, quelle que soit la marque de la voiture. Il s’agit évidemment des carrossiers, des garagistes, mais aussi des enseignes spécialisées dans l’entretien des véhicules automobiles. Il est prudent, si votre temps est compté, de prendre rendez-vous à l’avance. Attention : la mission des centres de contrôle technique automobile les oblige à détecter une anomalie, mais en aucun cas à la réparer. Il en va ainsi pour le réglage des phares. La machine électronique mesure automatiquement le rabattement des feux de croisement. Entre -0,5° et -2,5°, il entre dans la page de réglage réglementaire et passe donc le contrôle sans annotation. À partir de 2,6°, il est considéré éclairant trop bas. Ce défaut ne justifie d’aucune contre-visite, mais fait l’objet d’une mention sur le compte-rendu de contrôle. Par contre, à partir de -0,4° et en dessous, il éclaire trop haut, ce qui induit obligatoirement une contre-visite. Vous avez donc tout intérêt à vérifier le réglage des phares avant tout passage au contrôle technique, car une contre- visite coûte plus cher qu’un réglage, sans pour autant dispenser du passage chez un professionnel.
Régler les phares de sa voiture soi-même
Si vous répugnez de profiter des offres de campagne, mais n’avez pas le temps ou la volonté de faire appel à un professionnel, il est parfaitement possible de régler les phares soi-même, sans outillage spécialisé onéreux et avec un espoir de résultat parfaitement satisfaisant. Il vous faudra seulement un peu de patience, de méthode et de précision (relative), pour mener cette mission à son terme.
1 – Les préparatifs
Munissez-vous d’un mètre, d’une craie, d’un feutre fin (ou un crayon gras), d’un niveau (ou un fil à plomb), d’un cordeau d’une quinzaine de mètres, d’une feuille blanche assez rigide (papier épais, carton, contreplaqué fin, tôle…) de taille suffisante pour englober la surface avant de l’optique. Si cette feuille est fixée, verticalement, sur un support mobile à hauteur des phares, c’est encore mieux. Ayez à portée de main un rouleau de ruban adhésif opaque et un tournevis ou une clef adaptée aux vis de réglage de l’optique. Veillez également au gonflage des pneus à la pression préconisée par le constructeur pour un véhicule faiblement chargé. Vous devrez en outre disposer la voiture sur une aire plate, dure et horizontale, faisant face (perpendiculairement) à un mur ou à un écran situé idéalement à 10 mètres des phares. 5 mètres peuvent convenir pour faciliter le calcul à venir, mais le réglage sera moins précis. Le réservoir de carburant doit être à moitié plein, les roues avant doivent être en parfait alignement avec les roues arrière. Placez le commutateur de correcteur d’assiette en position « 0 ». Veillez à ce que la voiture soit vide de toute charge, sauf un poids de 70 kg environ, posé sur le siège du conducteur ou une personne assise à cette place. Appuyez enfin, par quelques à-coups sur les ailes avant et arrière de la voiture pour libérer les éventuelles contraintes de suspensions.
2 – Traçage de l’alignement du véhicule
Fixez une extrémité du cordeau contre l’extérieur du pneu arrière, au niveau ou à quelques centimètres du sol. Titrez le fil jusqu’à toucher le mur (ou l’écran). Alignez exactement le fil, à effleurer la roue avant. À cet instant, le fil doit former un angle à 90° avec la surface du mur. Tracez, sur le mur le point de rencontre avec le fil. À l’aide du niveau, tracez un trait de craie vertical de la hauteur des phares, le long du mur. Tracez un nouveau trait vertical symbolisant la largeur du véhicule. Mesurez la position des ampoules par rapport à cette marque.
3 – Traçage de la géométrie des feux
Allumez les feux de croisement (pas les feux de route) et placez la feuille blanche devant le faisceau près de l’un des optiques (gauche ou droit). Vous distinguez une zone centrale beaucoup plus lumineuse que le halo parasite l’entourant. Tracer le niveau vertical supérieur et le centre horizontal du faisceau brillant. Mesurez cette hauteur (H) depuis le sol et notez cette information, elle sera utile pour les calculs suivants. Reportez la hauteur contre le mur en plaçant, de niveau, un morceau de ruban adhésif en forme de « T ». La partie verticale en concordance avec l’ampoule. Réitérez l’opération sur l’autre optique.
4 – Calcul de la pente du faisceau
Il s’agit, à présent de trouver le positionnement horizontal idéal, du haut de faisceau le plus lumineux tel que nous l’avons défini plus haut. Certains manufacturiers d’optique prennent la peine d’indiquer la pente de faisceau idéale pour leur produit. Recherchez, au dos de l’optique si cette valeur est gravée ou imprimée sur une étiquette. Dans le cas contraire, pour rester dans les limites imposées par le code de la route, le faisceau de chaque phare doit s’incliner vers le sol selon un angle d’environ 1 centimètre par mètre (pente du faisceau). En fait, cette notion, purement théorique, est assortie de tolérances assez larges. Si le véhicule se trouve à 10 mètres du mur, la pente horizontale du haut du faisceau, est définie par la formule simple : p = D x 10 %, où « p » égale la différence de niveau entre le haut du faisceau, tel que précédemment repéré sur le mur et le haut du faisceau bien réglé, « D » égale la hauteur mesurée du haut de faisceau le plus lumineux. Dans notre cas, pour une hauteur mesurée de 80 cm, la hauteur le haut du faisceau le plus lumineux sera à : 80 cm x 10 % (1 cm par mètre pour 10 mètres) = 8 cm, en dessous du repère préalablement collé sur le mur. Collez à cette distance un nouveau ruban adhésif, servant de référence pour le réglage. Si la distance entre la voiture et le mur est de 8 mètres, le faisceau réglé, serait à 80 x 8 % = 6, 4 cm sous le repère initial. Pour 5 mètres : 80 x 5 % = 4 cm, etc.
Réglage de la hauteur des phares
Le réglage des phares en lui-même, est certainement la phase la plus simple de ce travail minutieux. Chaque optique est maintenu sur son encadrement, par une vis supérieure et une vis latérale (il as’git quelquefois de vis papillons), facilement repérables depuis le compartiment, sur le verso des optiques (en enlevant quelquefois le cache de protection). Allumez les feux de croisement, puis vissez (pour relever le faisceau) ou dévissez (pour baisser le faisceau) la vis supérieure, de façon à faire basculer l’optique, jusqu’à alignement de la partie supérieure du faisceau le plus brillant, sur la marque la plus basse repérée avec le ruban adhésif. Il est convenu, pour le phare gauche, de baisser cette mesure d’un demi -centimètre, pour éviter d’éblouir les usagers venant en sens inverse.
Réglage latéral des phares
Le réglage latéral des phares s’effectue selon la même procédure, mais en agissant sur la vis latérale. Visser (sens de l’aiguille d’une horloge), déplace le faisceau lumineux vers la droite, dévisser le déplace vers la gauche. Agir sur la vis jusqu’à ce que la surface du faisceau lumineux, soit centrée par rapport au repère vertical. Il est convenu, pour le phare droit, de décaler, de quelques degrés, le faisceau sur la droite, de façon à éclairer la signalisation disposée sur le bas coté.