Lorsque l’accumulateur d’une voiture rechigne manifestement à entraîner le démarreur, on doit comprendre la raison de cette défaillance avant même de savoir comment recharger la batterie. Le froid intensif, la chaleur excessive, ou simplement l’âge sont de nature à réduire l’efficacité d’une batterie, mais ces conditions particulières ne sont, quelquefois, que les signes annonciateurs d’une mort prochaine de l’équipement. Il est donc raisonnable, dans ces conditions de contrôler l’état de la batterie. À contrario, si les phares, l’autoradio, le ventilateur de chauffage, la clim ou tout autre appareil grand consommateur d’électricité est resté allumé accidentellement, moteur coupé, pas de doute, l’intégrité de la batterie n’est pas en cause. Il faut la recharger sans arrière-pensée, dans les meilleurs délais, car pour durer, elle ne supporte pas une décharge profonde et/ou prolongée.
Comment tester l’état de la batterie ?
Le démarreur ne tourne pas, les instruments du bord ne s’allument pas ou la puissance électrique semble s’épuiser anormalement vite, le démarreur tourne très lentement puis s’arrête. Tous ces symptômes évoquent une faiblesse de la batterie. Pourtant, rien n’est moins sûr, car l’anomalie peut provenir, aussi, d’une défaillance de l’équipement lui-même. De la même façon que des phares faibles ou ne s’allumant pas, peuvent cacher un faux contact ou un encrassement des cosses, etc. Pour lever le doute, il suffit de tester la tension de la batterie. Ce rapide contrôle peut s’effectuer facilement, sans faire appel à un professionnel aguerri. Pour cela, munissez-vous d’un simple voltmètre et des suivez, à la lettre et dans l’ordre, la procédure suivante :
- Couper le contact au moins 20 minutes avant de débuter le test. La tension de batterie, affectée par la charge de l’alternateur aura ainsi le temps de se stabiliser.
- Accédez à la batterie. Elle se trouve généralement sous le capot moteur, mais peut aussi se cacher sous un siège ou dans le coffre.
- Retirez ou soulevez l’éventuelle protection de chaque borne.
- La polarité des bornes est repérée par le signe « + » pour la positive et le signe « – » pour la négative. En présence de bornes tronconiques, la plus grosse en diamètre, est positive. S’il s’agit de bornes plates à œil, la base de la borne positive est protégée par un isolant de couleur rouge.
- Allumez et réglez le voltmètre sur la plage des 12 volts continus (symbole constitué de 3 points surmontés d’un trait horizontal).
- Appuyez la pointe du pointeau de contact positif du voltmètre (fil rouge) sur la borne positive de la batterie et la pointe négative (fil noir) sur la borne négative.
- La tension s’affiche instantanément sur l’écran numérique ou à aiguille.
Diagnostic de l’état de la batterie, selon sa tension
La tension mesurée est égale ou supérieure à 12,4 V (batterie ouverte au plomb) ou 12, 8 V (batterie AGM ou EFB) : l’accumulateur est normalement chargé. Fonctionnel, il ne nécessite aucune recharge.
La tension est comprise entre 11, 9 V et 12,4 V (ou entre 12,2 V et 12,8 V, pour une AGM ou EFB) : la charge est insuffisante, la batterie doit être rechargée.
Pour les valeurs de charge inférieures, la batterie est hors d’usage. Elle doit être remplacée sans délai.
Cas spécifique des batteries AGM ou EFB
Les batteries AGM et EFB, sont des accumulateurs étanches et sans entretien étiquetés AGM ou EFT équipant d’origine certains véhicules modernes. Ces accus bénéficient d’une technologie particulière, réduisant l’utilisation de plomb, au bénéfice de matières composite à base synthétique ou minérale. Les échanges gazeux s’effectuent entre des plaques compressées de fibres de Boron-Silicat avec séparateurs intercalés ou dans un maillage de fibres de verre, emprisonnant l’électrolyte sec ou en gel. Les avantages sont nombreux : poids réduit, puissance supérieure, charge plus rapide, insensibilité au gel et aux chocs, etc. Plus performantes, ces batteries sont dotées de capacités d’accumulation maximales. Il faut retenir, comme indiqué au chapitre précédent, que la tension de charge minimale augmente de quelques dixièmes de volts. Elles sont particulièrement utiles en cas de très fortes sollicitations (taxis, ambulances, camping-cars, START & stop) etc. Attention, toutefois, d’utiliser un chargeur compatible avec ces technologies.
Faut-il nécessairement démonter une batterie pour la recharger ?
Si vous utilisez un chargeur moderne à réglage de courbe électronique, pourvu d’un arrêt automatique lorsque la pleine charge est atteinte, rien n’empêche de recharger la batterie, y compris au plomb, sans démontage. Cette solution est même parfois préférable pour éviter de perdre les données numériques contenues dans les dispositifs informatisés ne disposant pas de mémoire permanente (ROM). Dans ces conditions, le simple fait de débrancher la batterie, expose à rendre le véhicule, momentanément inutilisable après rétablissement du circuit. Dans le meilleur des cas, vous serez contraint de reprogrammer les données de fonctionnement et/ou d’entrer les codes d’activation des équipements concernés (autoradio, alarme, climatisation. Sans ces codes ou à défaut d’avoir connecté un dispositif de sauvegarde (sur la prise de diagnostic ou sur l’allume cigare, selon le modèle), avant de débrancher la batterie, le véhicule refusera de démarrer. Passage chez le concessionnaire de la marque, obligatoire !
Il est cependant plus prudent de débrancher, au moins, le pôle négatif de la batterie pour mettre les équipements sensibles à l’abri d’éventuelles surtensions. La sécurité absolue est obtenue en démontant la batterie, pour la recharger dans un endroit bien ventilé. Cette précaution préserve de courts-circuits potentiellement dévastateurs pour le matériel et dangereux pour l’opérateur. En cas de surchauffe due à une surcharge prolongée, cette précaution met en outre, le véhicule à l’abri des risques de déflagrations produites par l’explosion, toujours possible, des gaz dégagés par le bouillonnement de l’électrolyte liquide.
Les deux principales méthodes pour recharger une batterie de voiture
Recharger une batterie tranquillement chez soi est toujours possible lorsque l’on dispose des matériels spécifiques et de temps. Il en va autrement, lorsque l’on retrouve sa batterie à plat sur le bord de la route lors d’un déplacement. Pas de panique ! Il existe une solution pour chacune de ces situations.
1 – Recharger une batterie, en urgence, sans chargeur
Oublier d’éteindre les phares est l’une des causes les plus courantes d’épuisement de la batterie. Pour repartir en urgence, sans grand outillage et sans prise électrique, il est possible de faire démarrer la voiture en utilisant l’énergie d’un autre véhicule. Vous avez besoin, pour cela, d’une simple paire de câbles de démarrage, constitués de 2 conducteurs de forte section (6 à 12 mm²), munis à chaque extrémité d’une pince crocodile. Si vous avez eu la sagesse de stocker cet équipement dans votre coffre et/ou pu convaincre un automobiliste compatissant de venir à votre secours, suivez la procédure suivante pour redémarrer instantanément :
- Immobiliser soigneusement les deux véhicules, frein à main serré à fond, vitesses au point mort ;
- Placer les deux véhicules de telle façon que leurs batteries soient suffisamment proches pour être reliées par les câbles ;
- Pincer en premier lieu une des extrémités du câble rouge sur la borne « + » de la batterie à plat, puis pincez la pince opposée sur la borne « + » de la voiture de secours ;
- Relier de la même façon les bornes « -« , en faisant en sorte que les pinces ne touchent, à aucun moment, une partie métallique des véhicules (risques de court-circuit fatal aux batteries, voire d’incendie) ;
- Démarrer le véhicule de secours et maintenez un ralenti accéléré (1 000/1 300 tours/mn) ;
- Patienter ainsi 2 à 3 minutes, puis tenter de démarrer la voiture en panne. Si le démarreur tourne trop lentement attendre encore quelques minutes pour renouveler la tentative (l’attente dépend du niveau de décharge) ;
- Lorsque le moteur a démarré, relâcher l’accélérateur de la voiture de secours ;
- Débrancher les câbles, dans l’ordre inverse du branchement, en prenant toujours un soin extrême à ne pas frotter les pinces sur l’une ou l’autre des carrosseries.
Vous êtes désormais prêt à reprendre votre chemin ! Si la batterie n’était pas trop déchargée, vous pourriez arrêter et de redémarrer la voiture après seulement 20 à 25 minutes de route. Comptez, cependant, 45 à 60 minutes pour recharger une batterie complètement vide. Dernière précision, cette méthode ne fonctionne pas, si le déchargement de l’accu est consécutif à une panne d’alternateur.
2 – Recharger une batterie à l’aide d’un chargeur
Pour les raisons évoquées plus haut, une batterie sèche ou à gel, nécessite d’utiliser un chargeur à mode IU, d’une tension égale ou supérieure à 2,6 volts par élément.
Recharger la batterie à l’aide d’un chargeur est très simple :
- Protéger les mains et les yeux de l’opérateur ;
- Si la batterie n’est pas débranchée, couper les interrupteurs de tous les accessoires qui en sont pourvus, puis le contact ;
- Placer le chargeur sur un support plat et stable, le plus éloigné possible de la batterie ;
- Brancher le câble rouge (+) du chargeur au pôle positif de la batterie ;
- Relier le câble noir (-) du chargeur au pôle négatif de la batterie ;
- Brancher le chargeur sur le secteur et enclencher l’interrupteur « marche-arrêt » (s’il existe !).
À cet instant, la batterie commence à charger. Les chargeurs IU, intelligents, adaptent automatiquement l’intensité de charge et coupent automatiquement l’alimentation lorsque la batterie est pleine. Il suffit de régler l’appareil sur la courbe de charge adaptée à la batterie. Il est tout de même prudent de vérifier périodiquement le bon déroulement du chargement.
Il en va autrement pour les chargeurs manuels, qu’il faudra impérativement arrêter rapidement, batterie pleine, sous peine de dégagement d’acide explosif et/ou de destruction des éléments internes. Vous pouvez évaluer, à l’avance, le temps de charge en fonction de la puissance de la batterie et de l’intensité appliquée. Pour ne pas dégrader une batterie ouverte standard, la tension de recharge idéale s’établit au 1/10 de sa capacité nominale. Soit 4 ampères, pour une batterie de 40 A. Les chargeurs « intelligents » modernes, modulent automatiquement la valeur optimale de courant, en fonction de la charge et du type de batterie. Ce n’est pas le cas des chargeurs traditionnels, pour lesquels il est important de bien choisir la tension (6 ou 12 volts) et l’intensité appropriée. Une charge lente avec moins d’intensité est préférable, pour ménager les composants de l’accu. Recharger à bloc une batterie de 40 Ah vide, demande, par exemple, 40/4 = 10 heures sous 4 A ; 40/3 = 13 h sous 3 A ; 40/2 = 20 h sous 2 A…
Avant de rebrancher la batterie après la charge, il est important de vérifier, sur le livret d’utilisateur du véhicule, s’il aucune procédure spécifique n’est exigée, car certains constructeurs préconisent des manipulations propres à leurs dispositifs de centralisation et la programmation des systèmes antivols.