45% des Français vivent en copropriété et en parallèle, 90% des recharges de voitures électriques s’effectuent à la maison. Dans un tel contexte, il devient indispensable de réfléchir à la manière de mettre en place une infrastructure de recharge adaptée en résidentiel collectif. Le projet peut provenir d’une démarche individuelle ou commune. Le coût dépend de l’ampleur des travaux et du type de borne choisi.
Borne de recharge en copropriété : démarche individuelle ou collective ?
L’objectif des 100 000 bornes de recharge en 2021 n’a pas été atteint, au grand dam des pouvoirs publics. Or, le nombre d’immatriculations de voitures électriques et hybrides rechargeables ne cesse d’augmenter. La croissance est au rendez-vous et entraîne dans son sillage une hausse des besoins dans la distribution d’électrons. La recharge à domicile est au cœur du développement de l’électromobilité. Une étude menée par Enedis/BVA a révélé que 9 électromobilistes sur 10 rechargent depuis leur maison. 88% des personnes interrogées disent avoir rarement recours aux bornes publiques. Ici, il s’agit principalement des individus qui sont logés dans des maisons individuelles et qui sont installés à la campagne ou en zones périurbaines. Paradoxalement, l’électromobilité se montre relativement difficile à appliquer en ville à cause des problèmes de recharge. Dans un tel contexte, les branchements en copropriété revêtent une importance capitale.
Les électromobilistes qui veulent avoir l’opportunité de récupérer l’énergie de leur auto en immeuble collectif ont deux solutions : réaliser une démarche individuelle ou sensibiliser le syndic pour qu’il mette en place une solution communautaire. S’il est question d’un bâtiment récent, il y a des chances qu’il soit déjà équipé ou du moins, pré-équipé. Depuis 2017, l’implantation de bornes sur les parkings est devenue obligatoire.
S’il s’agit d’une initiative individuelle, un particulier peut revendiquer son « droit à la prise » pour convaincre le syndic d’accepter son projet. Similaire au droit à l’antenne, ce droit à la prise autorise les locataires ou propriétaires à bénéficier d’une borne de recharge en copropriété. La démarche diffère en fonction du statut du demandeur. Un locataire devra préalablement prendre contact avec le propriétaire et lui demander par lettre recommandée avec accusé de réception son acceptation concernant le projet. Il joint à sa demande des documents comme les devis, le plan d’installation, etc. Le copropriétaire se charge ensuite d’en faire part au syndic pour que le sujet soit évoqué à la prochaine Assemblée Générale. Si la démarche est à l’initiative du propriétaire lui-même, il n’a qu’à notifier le syndic par courrier.
Combien coûte la mise en place d’une borne de recharge en copropriété ?
Le coût d’installation d’une borne de recharge dépend d’une myriade de paramètres. Le premier élément qui influe sur les devis concerne la puissance choisie. L’électromobiliste a le choix entre 3,7 kW, 7,4 kW, 11 kW ou 22 kW en courant alternatif, sur réseau monophasé ou triphasé. Sa sélection s’effectue en fonction du nombre de kilomètres qu’il parcourt au quotidien avec son auto ainsi que du nombre de recharges hebdomadaire. Il doit aussi tenir compte des capacités du chargeur embarqué de son véhicule ainsi que de la batterie. Sur le marché, les bornes à puissance réglable commencent à se vulgariser et sont intéressantes dans la mesure où il est possible de choisir l’intensité du courant. Leur seul défaut porte sur le prix qui est plus élevé par rapport aux modèles à puissance unique.
La marque entre aussi en ligne de compte sur les tarifs. Les utilisateurs peuvent miser sur les fabricants de matériels électriques mondialement reconnus comme Hager, Schneider ou Legrand ou privilégier les petites marques spécialisées dans la fabrication de bornes telles que Newmotion, Wallbox, EVBox ou Circontrol.
Il est aussi fondamental de se concentrer sur les solutions d’accès associées à l’infrastructure de recharge. En copropriété, opter pour les bornes avec lecteur de badge RFID est avantageux, car elles donnent exclusivement accès à la recharge aux détenteurs de la carte RFID.
En moyenne, le budget à prévoir pour implanter une borne en copropriété oscille entre 1000 et 6500 euros. Ce prix inclut aussi le coût de la main-d’œuvre qui est déterminé en fonction des conditions d’installation, de la remise aux normes du tableau électrique ou du type de prestataire sollicité.
Qui paie les travaux et dépenses ?
Lorsque la mise en place d’une infrastructure de recharge en résidentiel collectif émane d’une initiative individuelle, toutes les dépenses sont payables par le demandeur. Conformément au décret ministériel du 2011-873 du 25 juillet 2011, il est obligatoire de prévoir un compteur individuel lors des travaux pour éviter que les voisins n’aient à payer aussi pour la recharge. Grâce à ce compteur, le prix de la consommation électrique sera exclusivement facturé à l’utilisateur.
Dans le cas où il est question d’une infrastructure collective, l’installation d’un raccordement propre à la copropriété est payée par tous les copropriétaires. Les dépenses en électricité sont facturées à chacun via les sous-compteurs. Le syndic a aussi la possibilité de déléguer l’infrastructure à un opérateur. Ce dernier paie tous les frais liés aux travaux et devient propriétaire de la borne. Pour utiliser celle-ci, les copropriétaires souscrivent à un abonnement mensuel.
Quelles sont les aides disponibles pour la copropriété ?
L’installation d’une borne en copropriété donne droit à deux types d’aides à savoir le crédit d’impôt et la prime ADVENIR. La première subvention couvre les dépenses réalisées entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2023. Elle prend en charge 75% du prix de l’équipement dans la limite de 300 euros par borne. Pour être éligible, il est nécessaire de faire intervenir un professionnel agréé et de fournir une facture détaillée des travaux. La prime ADVENIR pour sa part couvre le coût des fournitures et de la main-d’œuvre à hauteur de 50% avec une limite de 960 euros par point de recharge. Il est impératif de faire appel à un installateur labellisé par le programme ADVENIR pour obtenir l’aide. Un cahier des charges imposant un minima technique sur l’installation est aussi à respecter. Grâce aux services d’un électricien agréé, le particulier peut également prétendre à une baisse de TVA. Au lieu de payer les 20% habituels, il ne règle que 5,5%.