Il y a encore quelques années, utiliser un taxi électrique paraissait saugrenu. Toutefois, depuis une décennie, l’importante évolution du profil des véhicules électriques facilite le passage vers une mobilité plus propre pour tous les chauffeurs. En prime, ils profitent de frais de fonctionnement moins onéreux et ont droit à de nombreuses aides gouvernementales pour financer l’acquisition de la voiture. Pour la recharge, différentes solutions sont mises à leur disposition et s’adaptent à divers besoins spécifiques.
Taxi et VTC électrique : pourquoi sauter le cap de la transition ?
À l’heure où des restrictions de circulation commencent progressivement à s’imposer dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants, les taxis et VTC doivent envisager la transition à l’électromobilité afin de pouvoir continuer à exercer sereinement leurs activités. Opter pour une voiture électrique ne relève plus d’une idée fantaisiste. Grâce à l’amélioration des technologies opérées par les constructeurs, ces autos zéro émission s’adaptent au métier des chauffeurs en leur proposant une autonomie toujours plus élevée. S’il y a une dizaine d’années, il était difficile d’aller au-delà de 150 km, les modèles actuels offrent un rayon d’action allant jusqu’à plus de 600 km. Quand on sait qu’un conducteur de taxi ou VTC parcourt quotidiennement 300 km, les nouvelles performances des voitures électriques sont désormais conformes à ses besoins et ses contraintes.
Dans la foulée, le chauffeur profite d’un coût énergétique nettement moins élevé. Certes, le prix d’achat du véhicule à watts est plus onéreux que celui d’une version thermique. Toutefois, l’investissement est rapidement amorti, car le prix de l’électricité est 4 fois moins cher que celui du carburant à énergie fossile. Rouler en essence fait dépenser à 8 euros/ 100 km alors qu’avec l’électricité, cela ne coûte que 2 euros/ 100 km en heures creuses selon Zeplug. Chaque année, il est possible d’économiser entre 2400 à 3000 euros, soit un total de 12 000 euros sur 4 ans correspondant à la durée de détention moyenne d’une auto.
Les chauffeurs intéressés par la conversion peuvent également prétendre à des aides étatiques comme le bonus écologique qui couvre jusqu’à 27% du coût d’acquisition TTC. Cette subvention accorde un montant de 3000 à 5000 euros en fonction du prix du véhicule. En parallèle, les chauffeurs peuvent aussi solliciter une prime à la conversion d’une valeur de 2500 euros et cumulable avec le bonus écologique. En région Ile-de-France, les titulaires d’une licence de taxi parisien ont droit également à une aide de 6000 euros pour l’achat d’un modèle neuf et 3000 euros pour un modèle d’occasion.
Quelle borne de recharge pour recharger un taxi ou un VTC ?
Pour pouvoir pratiquer l’activité de taxi et VTC en voiture électrique, il est crucial de disposer de la solution de recharge adéquate. Les chauffeurs indépendants n’exprimeront pas les mêmes besoins que les grandes entreprises de transport.
Les chauffeurs exerçant comme auto-entrepreneurs se tourneront vers des bornes à installer chez eux. Parmi les principaux critères de choix figure la puissance. Cet élément est fondamental lorsqu’on opère en tant que taxi ou VTC, car le véhicule doit pouvoir se recharger le plus rapidement possible pour qu’il ne soit pas immobilisé trop longtemps et fasse perdre de l’argent. Comme les bornes domestiques fonctionnent en courant alternatif sur réseau monophasé ou triphasé, le bénéficiaire ne pourra pas choisir une puissance supérieure à 22 kW. Cela lui permettra de gagner 150 km/h ou 1200 km en une nuit. La Wallbox sera soumise à un usage intensif à cause de la voiture qui doit constamment être rechargée, c’est pourquoi elle a intérêt à offrir les meilleurs systèmes de sécurité tels qu’un détecteur des arrachements ou des fuites de courant électrique. Les meilleures bornes disposent d’une protection contre les sous-tensions, les surtensions et les coupures de courant.
Dans les entreprises détenant une flotte de plusieurs véhicules, l’idéal est de miser sur des unités constituées de plusieurs chargeurs qui permettent à de nombreuses voitures de se recharger simultanément. Les bornes doivent obligatoirement s’équiper de fonctions de restriction d’accès en se dotant par exemple d’un lecteur de badges RFID. Cela aide l’entreprise à surveiller l’utilisation de l’équipement. En termes de puissance, il est possible de miser sur des infrastructures plus performantes en courant continu si l’installation électrique et le budget l’y autorisent. Les modèles de 50 kW par exemple font gagner 150 km en seulement 30 minutes. Un système de supervision et un contrat de maintenance sont aussi à mettre en place pour être éligibles aux subventions étatiques.
Le prix d’installation d’une borne de recharge
Le montant de l’installation d’une borne de recharge relève d’une grande diversité de paramètres, à commencer par le prix du matériel. Il existe différents modèles affichant des tarifs très variés. Les bornes standard valent entre 450 euros à 1000 euros tandis que les versions rapides coûtent entre 1500 à 3000 euros. Quant aux unités ultrarapides dédiées à un usage intensif, les devis vont de 5000 à 50 000 euros.
Le budget comprend le prix de la main-d’œuvre, le transport des matériels, les accessoires ou encore le permis de construire. Avec une borne standard, la main-d’œuvre est de 100 à 350 euros et augmente entre 750 et 1250 euros sur les bornes rapides. Les tarifs s’élèvent à 1500 à 3000 euros pour les bornes ultrarapides. La réalisation des travaux divers tels que la signalisation ou les tranchées exige entre 50 et 500 euros. Le permis de construire est tarifé entre 50 et 200 euros et le transport entre 100 et 1500 euros.
La mise en place des unités de recharge est à confier à un électricien certifié IRVE. Cette mesure est devenue obligatoire dès la mise en vigueur du décret du 12 janvier 2017. Depuis cette date, les infrastructures de recharge délivrant une puissance supérieure ou égale à 3,7 kW sont à installer par des techniciens IRVE. Faire appel aux services de ces experts donne accès à la prime ADVENIR qui couvre une partie du coût de l’investissement lié à l’installation. Cette aide gouvernementale est valable pour les points de recharge des parkings d’entreprise ouverts à la flotte.