La batterie reste le composant le plus important d’une voiture électrique. Elle détermine la performance ainsi que l’autonomie de celle-ci. Malheureusement, cet élément n’est pas éternel et finit tôt ou tard par se dégrader. Il se peut qu’après 8 à 10 ans, la batterie devienne inutilisable. Pour retarder cet évènement, il est impératif d’adopter les bons gestes d’entretien et de prévention.
La batterie des voitures électriques
Toutes les voitures électriques sans exception sont pourvues de deux types de batteries à savoir la batterie accessoire et la batterie de traction. La première est également retrouvée dans les voitures thermiques et sert à alimenter les différents équipements à bord, dont la radio, les vitres électriques ou encore les divers capteurs. Le composant qui suscite le plus l’intérêt est la batterie de traction qui s’occupe de stocker l’énergie en provenance d’une borne de recharge et d’alimenter l’électromoteur au cours des déplacements. Il livre un mode de fonctionnement relativement complexe, ce qui explique d’ailleurs ses prix très élevés.
Les industriels ont réussi à créer différents types de batteries au cours de ces dernières années. La batterie cadmium nickel fait partie des précurseurs et a l’avantage d’être légère et d’offrir une longue durée de vie. Par contre, le cadmium est hautement toxique. En second lieu figure la batterie au nickel métal hydrure qui est également légère, peu polluante et à haute capacité, mais qui coûte très cher et qui exige l’installation d’un système de refroidissement sophistiqué. La batterie en lithium a aussi connu ses heures de gloire, grâce à sa tension nominale élevée, la stabilité de la charge et de la décharge et sa haute densité d’énergie massique. Toutefois, le recyclage est peu maîtrisé et son usage est délicat. C’est pour cette raison que les constructeurs privilégient la batterie lithium-ion qui procure une forte énergie massique et volumique.
Les performances de ce composant sont exprimées en kilowattheure (kWh) tandis que celles du moteur électrique sont indiquées en unité de mesure kilowatt (kW). Concernant l’autonomie, elle varie de 100 à 500 km. Plus le nombre de kWh est élevé, plus le rayon d’action du véhicule est important. Habituellement, ce sont les modèles haut de gamme qui procurent les autonomies les plus hautes du marché. Ce paramètre va aussi dépendre d’une multitude de facteurs tels que le type de route, le mode de conduite ou encore les conditions météorologiques.
Quelle est la durée de vie d’une voiture électrique ?
La technologie lithium-ion a profité de nombreuses avancées ces dernières années au point de devenir particulièrement performante. Prenons simplement l’exemple de la Renault Zoé qui a été lancée en 2013. À l’époque, une offre de location de la batterie était proposée par le constructeur pour pouvoir changer le composant dès les premiers signes de dégradation. Des années après, Renault supprime cette offre de location, car il a constaté que les batteries préservaient 95% de leur capacité. Même si cet équipement est de plus en plus qualitatif, cela n’empêche pas les fabricants automobiles de proposer de garanties plus ou moins longues : 8 ans ou 200 000 km sur le Hyundai Kona Electric, 7 ans ou 150 000 km pour la Kia e-Niro et 4 ans pour la Tesla Model S avec kilométrage illimité.
Une batterie est composée d’une paire d’électrodes connues sous le nom de cathode et anode. Au moment de solliciter le composant, les deux électrodes sont soumises à un échange d’électrons générant un courant électrique. L’électromoteur est alimenté par la batterie qui commence alors à se décharger pour permettre au véhicule de rouler. Lorsque ce composant est branché sur une source électrique, c’est le processus inverse qui se produit au niveau du déplacement des électrons. Cela signifie que la batterie entre dans une phase de charge. Tout au long de sa vie, elle va subir ce cycle charge-décharge qui a un impact fort sur la longévité du composant.
L’alternance de cette charge et de cette décharge engendre l’usure. Heureusement qu’en moyenne, la batterie peut vivre jusqu’à 1250 cycles de charge d’après les constructeurs. Un cycle équivaut à un niveau de charge de 0 à 100%. Or, il est déconseillé d’attendre que la batterie soit à 0% pour recharger et en parallèle, il ne faut pas aller jusqu’à 100% avant de débrancher. La fourchette préconisée est de 20 à 80%. Cela veut dire qu’il est possible de recharger plus de 1250 fois le véhicule. Selon les statistiques, le remplacement de la batterie s’envisage entre 8 à 10 ans. Généralement, la perte de capacité est de l’ordre de 2% par an. Pour avoir une idée plus précise de son état, il est nécessaire d’effectuer un diagnostic SOH (State of health) auprès d’un spécialiste. Si ce SOH indique 75%, cela signifie une perte de 25% de l’autonomie.
Quels sont les bons gestes à adopter pour préserver la batterie d’une voiture électrique ?
Il est très important d’apprendre à conserver la longévité d’une batterie, car en cas de dégradation, le remplacement nécessitera un budget plus ou moins important. En moyenne, le coût de cet accessoire est de 140 euros/kWh. Renouveler une batterie d’une Renault Zoé de 52 kWh impliquerait alors de dépenser jusqu’à 8100 euros.
Le premier geste de prévention à adopter consiste à privilégier une plage de 20 à 80% au cours de la recharge. En-dessous de 20%, la batterie doit faire beaucoup d’effort pour faire fonctionner le véhicule et ses équipements. Dans l’absolu, il ne faut jamais laisser une voiture sous la barre des 5%. Au niveau de la fourchette haute, la même règle est à respecter. Le conducteur ne doit pas recharger au-delà de 80%, car cela stresse la batterie.
Par ailleurs, il doit à tout prix éviter une conduite trop nerveuse. Le fait d’avoir tendance à abuser de l’accélérateur entraîne une forte sollicitation du moteur ainsi que de la batterie. Celle-ci finit par se vider très vite et doit être rechargée plus souvent.
Enfin, une autre astuce implique d’éviter dans la mesure du possible l’usage de la climatisation et du chauffage qui sont particulièrement énergivores. Il est préférable de privilégier les volants et les sièges chauffants qui sont moins gourmands en énergie.