45% de la population française vivent en copropriété et en face, 90% des électromobilistes rechargent leur auto à domicile. Dans un tel contexte, les questions autour de la recharge en appartement méritent amplement d’être posées. Par chance, les utilisateurs de voitures à watts ont la possibilité de bénéficier de plusieurs solutions pour bénéficier d’un mode de recharge adapté chez eux.
Installer une borne de recharge en appartement
Bénéficier d’une solution de recharge domestique est à l’avantage de tous les électromobilistes. Cette possibilité leur permet de faire des économies substantielles compte tenu des prix relativement élevés pratiqués par les bornes de recharge publiques. Elle garantit également un maximum de confort, car le conducteur peut recharger la nuit et repartir avec « un plein » le lendemain matin. Toutefois, s’équiper quand on vit en copropriété est bien plus compliqué qu’en maison individuelle. Le défi est de procéder à des installations dans un espace communautaire sur lequel on n’a pas l’exclusivité. Avant d’envisager une installation sur une place de parking, il sera nécessaire d’en notifier le syndicat des copropriétaires. De leur côté, les locataires ont le devoir de prévenir les propriétaires.
Depuis la mise en vigueur de la loi LOM de 2019, tous les bâtiments résidentiels neufs dont le permis de construire date d’après le 11 mars 2021 et les immeubles résidentiels faisant l’objet d’une rénovation importante doivent obligatoirement être équipés pour la recharge de voitures électriques. Les bâtiments assortis d’un permis de construire entre le 1er janvier 2017 et le 11 mars 2021 quant à eux doivent être prééquipés. On entend par « prééquipement », la mise en place de dispositifs d’alimentation et de sécurité ainsi que de chemins de câbles électriques pour simplifier l’installation ultérieure d’une borne de recharge.
Pour les particuliers vivant dans un immeuble plus ancien et qui souhaitent disposer d’un chargeur, des travaux supplémentaires sont probablement à envisager, car les infrastructures électriques ont rarement été conçues pour supporter la puissance des bornes électriques. Deux possibilités s’offrent à eux : les solutions individuelles ou les solutions collectives.
Quelles sont les solutions pour une installation individuelle ?
Les installations individuelles sont préconisées pour une personne qui est la seule à utiliser une voiture électrique au sein de la copropriété ou pour les propriétaires qui veulent tout simplement bénéficier d’un dispositif privatif. Dans ce cadre, la première alternative disponible consiste à brancher la borne avec le compteur de l’appartement. L’avantage majeur est que l’utilisateur ne devient plus tributaire des parties communes et a la liberté de choisir le fournisseur d’énergie qui lui plaît. Il peut par exemple opter pour une offre d’électricité verte pour s’inscrire davantage dans une démarche écologique qui l’a conduit à privilégier l’électromobilité. Toutefois, cette option a aussi plusieurs inconvénients : elle n’est pas éligible à la prime ADVENIR ainsi qu’au droit à la prise. La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) ne préconise pas non plus cette solution pour des raisons de sécurité.
L’autre issue offerte aux particuliers implique de faire valoir leur droit à la prise introduit dans le décret n° 2011-873 du 25 juillet 2011. Fonctionnant sur le même principe que le « droit à l’antenne », cette notion donne le droit à tout occupant d’un immeuble, qu’il soit locataire ou propriétaire, de faire installer une borne de recharge à ses frais dans la copropriété. L’entrée en vigueur du décret 2020-1720 depuis le 1er janvier 2021 élargit le champ d’application du droit à la prise. Désormais, il est possible de mettre en place un point de recharge raccordé aux parties communes de l’immeuble sous réserve de disposer d’une solution de comptage qui doit permettre d’individualiser la consommation. Pour obtenir ce droit à la prise, il suffit de quelques démarches. Le propriétaire est tenu d’adresser une notification au syndic de copropriété dans laquelle il fournit un descriptif précis des travaux, accompagné d’un schéma ou d’un plan. Le locataire quant à lui doit faire parvenir sa demande au propriétaire et envoyer une copie au syndic. Ce dernier dispose de trois mois pour accepter le projet ou opposer son refus. Dans tous les cas, s’il compte refuser la demande, il doit invoquer des motifs sérieux et légitimes, sans quoi il n’a pas le droit de faire obstacle. Pour financer les travaux, le bénéficiaire peut solliciter certaines aides de l’État telles que le crédit d’impôt, la prime ADVENIR ou la réduction de la TVA.
Il faut spécifier que le droit à la prise convient surtout aux petites copropriétés. En cas de demande plus conséquente, des contraintes peuvent apparaître comme le nombre limité de branchements possibles sur les parties communes. Le syndic subit aussi une charge de travail supplémentaire à cause du suivi de la consommation et de la refacturation des dépenses énergétiques.
Opter pour une solution de recharge collective
Les moyennes et grandes copropriétés ont intérêt à envisager une solution de recharge communautaire. L’objectif est de mettre en place une infrastructure qui desservira l’ensemble du parking. Grâce à cette démarche, les électromobilistes qui ont besoin de bornes ne sont plus contraints de notifier le syndic, de faire passer la demande en Assemblée Générale et d’invoquer leur droit à la prise.
Il existe plusieurs possibilités pour déployer cette solution de recharge collective. La première consiste à raccorder les bornes sur le compteur des parties communes et d’adopter un système de pilotage énergétique. Cette méthode aide à maîtriser la consommation en cas de recharge simultanée de plusieurs voitures.
Pour le déploiement d’un plus grand nombre de bornes de recharge, il est possible d’envisager l’installation d’un nouveau point de livraison d’électricité. Le compteur est dissocié des espaces communs et le syndic fait des économies en ne payant aucuns frais. Les facturations des dépenses énergétiques se font individuellement pour chaque utilisateur. Cette alternative est évolutive c’est pourquoi elle est particulièrement plébiscitée dans les copropriétés.
La dernière option consiste à créer un point de livraison d’électricité sur chaque emplacement de parking en mettant en place une colonne horizontale. Les résidents qui le désirent implantent un PDL sur leur place de stationnement et adhèrent à un abonnement d’électricité adapté. Cette création de PDL est onéreuse c’est pourquoi elle est uniquement préconisée pour les initiatives collectives.