La décision est prise : vous allez acheter un van aménagé. Mais comment ne pas se fourvoyer dans la jungle des offres de ce marché en plein essor ? Le neuf, est-il préférable à l’occasion ? Quel type d’aménagement conviendra le mieux à vos besoins ? L’excitation du moment, la perspective de ce saut vers un nouvel univers et l’importance de l’investissement suscitent des dizaines d’hésitations et autant d’interrogations dans vos esprits. Nous allons sérier avec vous, les questions essentielles. À vous ensuite d’y ajouter la personnalisation finale qui fera toute la différence.
1 – Faut-il acheter du matériel neuf ou d’occasion ?
Que l’on opte pour un van déjà aménagé, qu’il soit équipé sur-mesure par un artisan ou que l’on affûte ses talents de bricoleur pour l’aménager soi-même, le premier dilemme du futur vanlifer consiste à choisir entre la sécurité du neuf ou l’aventure de l’occasion. Le choix n’est pas si simple ! Quelquefois le problème se résout de lui-même par manque de moyens, mais un investissement identique, peut permettre d’acquérir un véhicule de seconde main plus grand ou d’équiper un porteur d’occasion de façon plus personnalisée, plus luxueuse ou plus confortable. Tout est donc affaire d’approche personnelle d’adéquation avec votre programme de voyage.
Le neuf offre une garantie de fiabilité plus ou moins longue, selon les constructeurs, limite l’impact d’éventuels vices cachés ou de malfaçons toujours possibles et protège de tracasseries administratives et d’une débauche de temps. Vous pouvez ainsi, consacrer toute votre énergie à l’aspect pratique et esthétique de l’aménagement. Attention tout de même à rester en adéquation avec vos projets. L’occasion nécessite souvent une recherche chronophage, pour dégoter la perle rare, il faudra donc vous y prendre un peu à l’avance et prendre quelques précautions.
2 – Le porteur est-il aussi sain qu’il parait ?
En partant de la maxime selon laquelle qu’il est plus aisé et souvent moins onéreux, sur un van, de réparer une panne mécanique qu’un défaut de carrosserie, soyez particulièrement vigilant à choisir un matériel d’occasion parfaitement exempt de trace de corrosion (notamment perforante dans les bas de caisse). Dans tous les cas, préférez un fournisseur proche de votre domicile ou pour le moins membre d’un réseau comportant un distributeur local. Rien n’est plus contrariant que de devoir parcourir des centaines de kilomètres, pour réparer une broutille ou effectuer une visite de routine.
Il en va de même pour les équipements de sécurité. Aucune concession ne peut être admise dans ce domaine. Soyez conscient que les véhicules de loisir circulent en permanence à la limite de leur charge utile.
3 – Tous les véhicules utilitaires peuvent-ils être équipés en van ?
Définitivement, la réponse à cette question est oui. Les aménageurs ou les concepteurs de kits de transformation adaptent toutes les marques et toutes les tailles de véhicules, de la plus petite fourgonnette au fourgon rallongé et surélevé. Hélas, le véhicule utilitaire capable de s’adapter à tous les programmes de voyage reste à inventer. Les véhicules neufs actuels, par exemple, sont confortables et économes en carburant, mais bourrés d’électronique, ils s’accommodent mal du sous-équipement des mécaniciens locaux les plus ingénieux ou de la médiocre qualité des carburants de certains pays. Pour votre prochaine virée en Afrique, il sera donc plus judicieux d’opter pour un véhicule de conception moins récente. Plus rustique, il sera facilement dépanné, avec les moyens du bord par un intervenant du cru. Dans tous les cas, ne lésinez pas sur la qualité du système de freinage ou sur l’usure des pneus. Ils doivent être sans reproche. Gardez-vous, enfin, des coups de cœur, s’apparentant à une loterie. Renseignez-vous de façon approfondie auprès d’autres utilisateurs, auprès de professionnels, sur les forums ou sur les sites spécialisés, de la fiabilité du matériel convoité et de sa compatibilité avec votre projet.
4 – Un van, mais pourquoi faire ?
Nous abordons là, l’un des aspects essentiels de la démarche prospective conduisant à une qualité de vie satisfaisante dans le van. La pertinence de la réflexion sur l’usage que vous comptez faire de votre habitation mobile, conditionne le succès de vos prochains voyages. Pour choisir, sans coup férir le bon matériel, vous devrez au préalable recenser toutes les conditions et les contraintes auxquelles vous ne pourrez échapper, mais aussi, encore plus important, lister ce que vous ou votre entourage ne supportera pas. Il s’agit d’explorer les notions aussi variées que le nombre d’occupants à placer à bord pour circuler, manger et dormir, la durée et la fréquence des déplacements, les conditions climatiques à affronter, les équipements incontournables, l’autonomie en eau et électricité, etc. Murement réfléchies, ces données orientent naturellement une présélection de vans. Éliminez, sans états d’âme et sans regret, tous les modèles ne cochant pas toutes les cases. Les check-lists établies par les aménageurs ou disponibles sur les sites spécialisés, sont utiles pour mener à bien cette recherche.
5 – Comment définir le véhicule porteur adapté ?
Avant d’être un lieu de vie, votre van est un véhicule automobile et devra le rester, après aménagement. C’est une évidence parfois oubliée par les concepteurs de vans aménagés. Bannissez donc, les aménagements gênant la visibilité ou la conduite et les équipements lourds. L’encombrement du van est un critère essentiel de qualité de vie à bord. Plus il est long, large et haut, plus l’habitabilité est importante, mais plus vous trouverez d’interdits sur votre route. Ainsi, vous devrez, peut-être, choisir entre embarquer une personne supplémentaire ou posséder un véhicule capable de passer sous les barres limitant la hauteur de passage, notamment aux entrées de parking. Les motorisations poussives sont de véritables calamités si vous prévoyez de voyager en régions montagneuses ou sur des sols meubles. Certaines en outre, souffrent d’une renommée de fiabilité sulfureuse, attestée par de nombreux témoignages de casse y compris quelquefois de la part des concessionnaires de la marque. À éviter !
6 – Pourquoi les périodes de voyages sont-elles importantes ?
Si vous prévoyez de n’utiliser le van que pendant la saison estivale ou dans des régions chaudes du globe, un rafraîchisseur d’air ou un climatiseur seront indispensables à certains. Malheureusement, ces équipements sont gourmands en eau pour l’un ou en électricité, pour l’autre. Il faudra donc équiper le van en conséquence. Si au contraire, vous allez régulièrement à la neige l’hiver ou dans des contrées froides, il est vivement conseillé de prévoir des dispositifs antigel sur les appareils et tuyauteries extérieurs à l’espace de vie. Pour le confort, un double plancher et un chauffage puissant constituent une solution efficace. Dans un cas comme dans l’autre, une isolation sérieuse est essentielle. Pour le reste, l’ajout d’équipements spécialisé peut changer la vie à bord, mais suppose un investissement supplémentaire et induit une perte d’autonomie et de charge utile.
7 – Tous les lits, se valent-ils ?
Le couchage est l’un des points sur lesquels il ne faut pas se louper, car un sommeil réparateur est la condition essentielle pour profiter pleinement et longtemps du plaisir de voyager. La plupart des vans proposent une implantation transversale, confortable si la largeur est suffisante pour recevoir la taille des occupants. Vérifiez systématiquement ce détail. Inconvénient de la formule : se lever la nuit, oblige l’un des dormeurs à enjamber l’autre, entraînant immanquablement son réveil. Les lits dit « à la française », orientés sur la longueur, résolvent en partie cet inconvénient. Biseautés au pied, ils limitent cependant la largeur à cet endroit et prennent davantage de place dans l’habitacle. Les banquettes convertibles assurent un gain de place appréciable et sont moins gourmandes en poids. Cependant, elles nécessitent… d’avoir une banquette et oblige à les déployer et à refaire le lit chaque soir. La solution à la mode, consiste à équiper le van d’un lit électrique s’élevant, tout fait, au plafond. Ce dispositif dégage beaucoup de place, mais est onéreux et nécessite le plus souvent une échelle d’accès. Pas de solution idéale donc, mais des couchages confortables, sauf pour les unités les plus longues, capables de recevoir un lit central ou des lits jumeaux.
8 – Les toilettes et la douche sont elles indispensables à bord ?
La plupart des vanlifers inscrivent, à juste raison, que ces éléments de confort sont dans leurs équipements prioritaires. Il faut cependant penser leur mode d’utilisation et encore une fois l’adapter à son programme de voyage. La douche, par exemple, est incompatible avec les petits vans (pas assez de place, pas assez de hauteur). Pour autant, il n’est pas question de s’en passer ! Pour quelques euros, il est possible d’acquérir une douche solaire pliable, prenant place dans n’importe quel placard. Le local de douche extérieur en toile est tout aussi facile à glisser à bord et garantit une parfaite intimité, tout en permettant d’utiliser une douchette alimentée par l’eau du bord. À l’étape, cet équipement fait en outre un abri parfait pour recevoir le WC chimique portatif. Il en va de même pour d’autres éléments de confort indispensables ou non, pouvant rester opérationnels sans encombrer l’espace de vie ou générer de surpoids.
9 – Dois-je faire homologuer mon véhicule ?
Tous les véhicules aménagés par des professionnels sont homologués, lorsque la loi l’exige. Ils comportent obligatoirement la mention « VASP » face à l’article « J1 » du certificat d’immatriculation. Nombre de vans auto-aménagés ou modifiés par leurs propriétaires à l’aide de kits du commerce, n’ont pas fait l’objet de cette homologation, pourtant obligatoire sous certaines conditions d’aménagement. Si votre choix s’est porté sur un van d’occasion, vérifiez systématiquement l’existence de ce marquage ou que l’aménagement entre dans une catégorie exemptée, car outre les déboires avec les autorités et les amendes en découlant, votre assureur risque fort de dégager sa responsabilité en cas de sinistre.
10 – Comment définir et assurer le budget du van ?
Le budget attaché à un van est constitué de l’investissement initial lié à l’acquisition du véhicule, de son agencement et des frais de fonctionnement. Pour l’achat, vous pouvez choisir l’autofinancement ou un financement pouvant s’étaler, sous conditions, jusqu’à 180 mois. Évidemment, cette option a un coût, mais elle est souvent assortie d’une possibilité de garantie du véhicule et/ou de ses aménagements sur toute ou partie de la durée du financement. À voir donc !
Pour être en règle, vous devez contracter une assurance spéciale camping car. Les tarifs légèrement plus élevés que pour un véhicule non-habitable, varient entre 250,00 et plus de 2 000,00 €/an, selon la couverture choisie, la fréquence d’utilisation, le kilométrage annuel et le prix du véhicule. Les autres frais de fonctionnement, tels que l’entretien courant, le remplacement des pièces d’usure ou les pannes éventuelles, sont similaires à ce que l’on connaît pour les véhicules du quotidien ou les appareils ménagers.